À cheval, en taxi ou dameuse, le système D des stations pour offrir un peu de ski


Sans remontées mécaniques, Avoriaz, Courchevel, Peyragudes ou Saint-Léger-les-Mélèzes, rivalisent d’initiatives pour permettre à quelques skieurs de dévaler les pistes.

Raquettes à neige, fatbike, ski de randonnée, ski de fond… Ces activités font le plein en montagne, en cet hiver où la France se prive de remontées mécaniques. Mais des stations recourent au système D pour permettre à une poignée de vacanciers de chausser leur matériel de ski alpin.

L’initiative qui a créé la polémique est venue des 3 Vallées (Savoie), temple du tout-ski alpin. En accord avec le service des pistes, l’ESF de Courchevel a mis en place un service de navettes. Elles remontent les clients débutants jusqu’à l’Altiport, point de départ de la piste bleue du Jardin alpin, qui s’étire sur 2 km jusqu’à la Croisette (Courchevel 1850). Damée et préparée, elle permet d’enseigner jusqu’au niveau 2e étoile. «L’initiative vient de l’ESF, qui possède ses propres navettes pour déplacer ses clients en temps normal. La commune n’a pas mis en place de service de bus spécial comme on nous l’a reproché», précise au Figaro Alexia Lainé, à l’office de tourisme de Courchevel.

Dans la foulée, les taxis ont proposé d’effectuer la rotation pour 10 € par personne. S’y ajoute une noria de voitures de vacanciers. D’après le comptage effectué par la police municipale, «le trafic routier est inférieur de 60% par rapport à un hiver normal», assure-t-on à l’office de tourisme.

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L’atmosphère est beaucoup plus calme dans les Hautes-Alpes. Depuis les vacances de Noël, l’ESF de la petite station de Saint-Léger-les-Mélèzes profite d’un accord avec un centre équestre de la vallée afin de tracter les skieurs. Pour Frédéric Degril, directeur de l’école de ski, la solution s’est présentée comme une évidence. « Le Champsaur est une région agricole, je suis moi-même éleveur et moniteur », indique-t-il. Trois chevaux de trait et une dizaine de poneys se relaient deux fois par semaine pour hisser une quarantaine d’enfants sur la piste de la Sifflote. Ils dévaleront ensuite, selon leur niveau, l’espace débutant, une piste verte ou une bleue.

Pendant les vacances de février, fils-neige et tapis roulants, qui ne sont pas considérés comme des remontés, complètent le dispositif au jardin des neiges. Mais pour les niveaux flocon et 1re étoile, les chevaux sont incontournables. « Grâce à ça, on arrive à maintenir en activité partielle 25 des 40 moniteurs de notre ESF », ajoute le directeur. Un forfait de 10 € par enfant s’ajoute au budget du cours de ski.

Les débutants ne sont pas les seuls à en profiter. En fin d’après-midi et pour 40 €, une montée tractée jusqu’au plateau de Libouze permet aussi à quelques skieurs de tous âges de vivre une aventure d’une heure et demie au milieu des mélèzes, en comptant la descente à ski des 300 mètres de dénivelé jusqu’à la station, avant le couvre-feu.

À Avoriaz (Haute-Savoie), on s’est également calé sur l’horaire de 18 heures pour organiser en fin d’après-midi une descente unique sur Morzine et une remontée par le téléphérique des Prodains express. « Cette installation n’est pas considérée comme une remontée mécanique mais comme un transport public entre les deux villages », précise l’office de tourisme d’Avoriaz.

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Traîneaux et skieurs

La station des Portes du Soleil, qui a banni la voiture depuis son origine, s’est aussi illustrée en «reconvertissant» pour le ski la centaine de chevaux qui tracte habituellement les traîneaux transportant les touristes. L’initiative est venue cette fois… des cochers, soucieux de l’effet négatif de la sédentarité sur leurs animaux.

Ce service, offert aux élèves de l’ESF tout le mois de janvier, reprendra en mars. Pendant les vacances de février, la piste débutant des Dromonts reste desservie par un tapis roulant, et les chevaux reprennent leur activité de transport en traîneaux dans la station, qui affiche à ce jour 30% de remplissage sur la période des vacances d’hiver.

Cheval, taxi, voiture… ne manque que les dameuses. À Peyragudes , dans les Hautes-Pyrénées, les pisteurs ont eu l’idée de monter en dameuse des groupes de cinq personnes maximum au poste de secours des Cimes, à 2200 m d’altitude. La descente se fait à ski, en compagnie d’un pisteur secouriste, pour une initiation à̀ la sécurité en montagne. Prix de l’expérience d’une heure et demie: 35 euros par personne.



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