cinq bonnes raisons de visiter le Chiapas


Les ruines de Palenque, au nord du Chiapas, témoignent d’une partie de la période maya classique. L’État mexicain regorge de sites archéologiques, beaucoup moins fréquentés que ceux du Yucatan. Konstantin Kalishko

Dangereux le Chiapas ? L’état du sud du Mexique, encore redouté se montre aujourd’hui sous un jour meilleur, puisant dans ses valeurs pour insuffler au tourisme un esprit local voire alternatif.

Le Mexique ne se limite pas à la Péninsule du Yucatan. Autrefois zone de conflits intense opposant le peuple indigène au gouvernement, l’État du Chiapas est aujourd’hui une destination touristique qui attire les amateurs d’histoire, les aventuriers ou les esprits libres et créatifs s’inspirant du modèle d’autogestion instauré dans les années 1990 par le mouvement politico-militaire zapatiste pour repenser la société de demain. Ces dernières années, troc, projets de préservation de la biodiversité, agriculture raisonnée… ont émergé dans la région, séduisant les voyageurs engagés et générant une forme de tourisme responsable et éthique aux antipodes de l’industrialisation extrême que connaissent les Mexicains avec Cancun.

Situé au sud du pays, à la frontière avec le Guatemala, et réparti sur près de 73 000 km², soit plus de deux fois la taille de la Belgique, le Chiapas dispose d’atouts indéniables : rivières cristallines, cascades grandioses, cénotes en plein cœur de la jungle, villes colorées à l’architecture coloniale espagnole, côte Pacifique sauvage et ruines mayas dispersées un peu partout sur le territoire. Les traditions, dont a hérité la communauté indigène locale, qui représente un quart environ de la population, attirent également les amateurs de savoir-faire. Si ces dernières années, le Mexique s’est hissé dans les dix destinations internationales les plus prisées, le Chiapas est de loin la région phare des voyages hors des sentiers battus.

Voir aussi :  Notre voyage en Thaïlande - 2019

Des merveilles naturelles qui se méritent

Agua Azul, site protégé sur lequel se forment, grâce aux rivières alentour, des cascades de couleur émeraude en saison sèche. Secretaría de Turismo del Gobierno de México

Le Chiapas est un terrain d’exploration de choix pour les aventuriers. Camper autour de la laguna de Miramar, passer de l’estuaire à l’océan à Boca del Cielo, s’approcher des cascades turquoise d’Agua Azul, sillonner le fleuve Río La venta en canoé… Les pépites naturelles s’y méritent bien souvent à coups de longues randonnées, de parois à descendre en rappel ou de trajets à bord d’un bateau de pêcheur pour traverser la mangrove sous les envolées de hérons. À la clé ? La promesse de paradis préservés, surtout si vous les visitez hors week-end.

Des cités mayas préservées

L’ancien site maya de Bonampak, situé en pleine jungle près de la frontière avec le Guatemala, compte de nombreux temples et des peintures murales très bien conservées, qui en font un site archéologique unique et célèbre. Oksana Belikova

Situé en plein cœur de la biosphère maya, zone partagée entre le sud du Mexique, le Belize et le Guatemala, l’État du Chiapas regorge de sites archéologiques précolombiens nettement moins fréquentés que ceux de la péninsule caribéenne. Parmi elles : la zone de Palenque, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et réputée comme l’une des plus riches de la région pour la qualité de conservation de ses pyramides ; les ruines énigmatiques et très peu visitées de Toniná et les peintures murales quasiment intactes de l’ancienne ville maya de Bonampak, située en pleine jungle, dans une zone peuplée de descendants mayas.

San Cristóbal de las Casas, ville pittoresque et activiste

La rue piétonne Real de Guadalupe, à San Cristóbal de las Casas, où s’enchaînent petits cafés typiques, patios fleuris et boutiques de vente de produits locaux. Maëva Terroy / Le Figaro

Ville coloniale perchée sur les hauteurs du Chiapas, à 2200 mètres d’altitude, San Cristóbal de las Casas est visitée chaque année par une foule de touristes mexicains et internationaux. Son esprit bohème et ses petites ruelles pavées ponctuées de maisons abritant de jolis patios séduisent, tout comme ses nombreuses églises et cathédrales colorées ou ornées de motifs sculptés. Berceau du mouvement zapatiste initié en 1994 pour défendre les intérêts des indigènes face à l’expropriation de leurs terres, la ville a conservé un petit côté rebelle. Les poupées cagoulées, symbole de l’organisation révolutionnaire, sont exposées à tous les coins de rue ; les fresques murales dénonçant des problématiques sociales ou écologiques sont nombreuses et les produits (miel, confitures, médecine naturelle…) étiquetés « zapatiste », fabriqués dans les villages autonomes alentours, rappellent sans cesse aux visiteurs que les habitants du Chiapas sont de fervents militants.

Voir aussi :  nos 150 adresses préférées pour profiter des beaux jours

Des traditions indigènes encore très présentes

Femme vendant les vêtements, taies d’oreillers et chemin de table brodés de sa communauté. Maëva Terroy / Le Figaro

Impossible de visiter les villages autour de San Cristóbal de las Casas ou de la selva Lacandona sans être subjugué par les vêtements traditionnels colorés des populations locales. Les tissus, brodés de motifs variant d’une communauté à l’autre, sont fabriqués à la main à partir de laine teintée naturellement, avec des minéraux, des graines ou du jus de citron. Certains rituels hérités des Mayas s’observent également auprès des communautés indigènes chiapanecas. C’est le cas des rituels religieux sur fond de sacrifices : dans l’église de San Juan de Chamula, remplie de milliers de bougies incandescentes, pas de prêtres mais des chamanes désignés pour animer des cérémonies rythmées par les sacrifices de poulets vivants… Une visite déroutante !

Une gastronomie typique

Pour goûter à la vraie cuisine locale, rien de mieux que les cantines populaires des marchés couverts. Maëva Terroy / Le Figaro

Réputé pour son café, dont les fincas sont accessibles en randonnée ou à vélo via une route dédiée, le Chiapas est aussi l’un des trois principaux états producteurs de cacao mexicain. Le chocolat chaud, boisson consommée du temps des Mayas, se prépare à base d’eau et d’épice et se marie très souvent au café accompagné d’un biscuit sec préparé non pas avec du beurre mais avec de la graisse de porc. Le cacao recouvre même la garniture des tamales, portion de maïs garnie de viande ou de légumes enveloppée dans une feuille de bananier puis cuite à la vapeur. Comme dans tout le Mexique, la viande tient une place importante dans la gastronomie locale. À Chiapa de Corzo, difficile de passer à côté du bœuf salé puis grillé et nappé d’une sauce à base de graine de courge. Dans le Haut Chiapas, où les soirées d’hiver sont froides, l’épaule de porc est braisée au four pendant des heures dans un bouillon assaisonné de cannelle et de piment puis servi façon pulled pork, en tacos, recouvert d’un peu de jus de cuisson.

Voir aussi :  une réouverture aux touristes étrangers à la « nord-coréenne »

Carnet pratique

Y ALLER

Au départ de Paris CDG, Air France propose des vols directs en direction de Cancún. De là, prenez un vol intérieur jusqu’à Tuxtla de Gutierrez puis, idéalement, louez une voiture pour sillonner la région : les transports en commun ne sont pas toujours pratiques.

SE RENSEIGNER : turismochiapas.gob.mx

Publié en avril 2022, cet article fait l’objet d’une mise à jour.



Source link

Vous aimerez aussi...