Connaissez-vous les quatre syndromes du voyageur ?


Le syndrome du voyageur est un trouble psychique le plus souvent lié à un émerveillement ou à une énorme déception lorsqu’on visite une ville ou un pays étranger. Il peut être plus ou moins intense en fonction des personnes. Passage en revue des quatre syndromes les plus connus.

Les voyages forment la jeunesse, mais ils peuvent aussi entraîner des vertiges ou des hallucinations devant l’abondance d’œuvres ou d’ouvrages d’art. Ou, à l’inverse, une déception jusqu’à la nausée. Ces syndromes sont la plupart du temps passagers et disparaissent une fois de retour à la maison. Certains, plus rares, nécessitent une hospitalisation.

Qu’il s’agisse du syndrome de Paris, où l’éclat de la capitale française déconcerte les visiteurs japonais, ou celui de Jérusalem, qui pousse certains pèlerins à une exaltation mystique extrême, ces pathologies révèlent la fragilité de l’esprit humain face au choc des cultures.

Le syndrome de Stendhal

Visiter Florence peut entraîner des émotions fortes chez le voyageur.
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Certains voyageurs, lorsqu’ils découvrent l’Italie, peuvent souffrir d’un mal portant le nom de syndrome de Stendhal. À Florence, les chefs-d’œuvre artistiques attirent chaque année des millions de visiteurs. Certaines personnes, plus sensibles que d’autres, peuvent faire un malaise et finissent par en perdre la tête. Psychologues comme psychanalystes l’appellent «syndrome de Florence» ou «syndrome de Stendhal», en l’honneur de l’écrivain français qui, le premier, décrivit cette sensation de vertige après avoir séjourné dans la ville toscane

Il a été médicalement identifié à la fin des années 1980 par la psychiatre et psychanalyste italienne Graziella Magherini. Cette médecin de l’hôpital Santa Maria Nuova, à Florence, a observé une centaine de cas au cours des dix dernières années. Il semblerait que cela concerne essentiellement des touristes étrangers ayant reçu une éducation classique ou religieuse, plutôt sensibles à la beauté de l’art et se trouvant éloignés de chez eux et donc de leurs repères. Ce n’est qu’une fois rentrés que le syndrome disparaît. Si ce phénomène est observé dans la capitale de la Toscane, il peut aussi se produire n’importe où, comme à Athènes.

Le syndrome de Paris

Le peuple japonais est sensible à la beauté de la capitale française.
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Certaines personnes venant du Japon peuvent être déçues par la capitale française et par le comportement de ses habitants lors de leur premier séjour, même si les JO ont redonné son éclat à la Ville Lumière ! Au point d’avoir un comportement irrationnel : de l’errance dans les rues à l’envie de suicide. Elles sont alors hospitalisées, voire renvoyées chez elles. 

L’affection, qui porte le nom de syndrome de Paris (ou «Pari shôkôgun»), apparaît dans les années 1980 et trouverait son origine dans la vision fantasmée de Paris et de ses habitants, nourrie depuis plus d’un siècle, sous l’ère Meiji. Il ne concernerait que les habitants du Pays du soleil levant et peut engendrer un repli sur soi, une agitation frénétique, de la fatigue. La barrière linguistique joue aussi un rôle. Son existence médicale reste pourtant encore discutée.

Le syndrome de l’Inde

La découverte de l’Inde provoque chez l’Occidental un sacré choc émotionnel.
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Les beautés saisissantes des paysages d’Inde ou les couleurs chamarrées d’or des saris en soie ne peuvent, hélas, cacher le vacarme perpétuel de l’agitation urbaine et l’omniprésence de la mort et du sacré. Face à cela, on peut avoir envie de prendre ses jambes à son cou et fuir. Difficile quand on vient juste de débuter son séjour de trois semaines. Mais on peut aussi, après une longue présence, perdre progressivement contact avec la réalité, être pris d’hallucinations ou de délires psychotiques face au sacré. Une expérience qui fragilise sa propre identité d’Occidental. 

Le psychiatre Régis Airault a décrit, dans un livre Fous de l’Inde, ce symptôme auquel il a été confronté, lorsqu’il était en poste au consulat de France à Bombay. Le meilleur remède est de rapatrier illico les jeunes gens atteints de ce mal (la plupart du temps des adolescents et des jeunes adultes n’ayant jamais consommé de drogues). Heureusement, ils se rétablissent vite… et, quelques années après, se disent prêts à y retourner. 

Le syndrome de Jérusalem

Jérusalem, ville trois fois sainte, vue des toits.
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Arpenter les rues de Jérusalem et découvrir, par exemple en tant que catholique les lieux sacrés où le Christ est passé, comme la Via Dolorosa, peuvent décevoir parfois les plus fervents d’entre eux. Peut-on parler de léger syndrome de Jérusalem pour autant ? La ville, trois fois sainte (car elle abrite les lieux les plus sacrés des trois religions du Livre : juive, chrétienne et musulmane), provoquerait pourtant des bouffées mystiques pour le visiteur en manque de religiosité. Certains, pour la plupart de confession juive ou chrétienne, peuvent alors se prendre pour des personnages bibliques ou encore le messie. 

Un seul établissement prend en charge les personnes, touristes ou non, atteintes de ces troubles : il s’agit de l’hôpital psychiatrique israélien de Kfar Shaul, à cinq kilomètres de la ville sainte. Ce symptôme, qui apparaissait déjà au XIXe siècle parmi des écrivains occidentaux, a été diagnostiqué en 1993 par l’ancien directeur de l’hôpital, Yair Bar-El. Une cinquantaine de patients y sont hospitalisés chaque année. Il semblerait que la plupart d’entre eux sont pentecôtistes venant des États-Unis et de Scandinavie. Ce ne serait pas vraiment l’atmosphère religieuse de la ville qui en serait la cause, mais un antécédent délirant issu de leurs croyances religieuses et de leur origine culturelle.



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