Faut-il oui ou non faire sa routine beauté dans l’avion ? Une dermatologue tranche le débat


Pour les influenceurs, impensable d’embarquer sans crème hydratante, lotion et autres masques réparateurs. Mais emporter toute sa trousse de toilette, est-ce réellement utile… ou cela sert-il surtout les intérêts des marques ?

Les influenceuses beauté (et les marques de cosmétique) sont formelles : rien de mieux qu’un masque hydratant, suivi d’une «routine» en bonne et due forme pour sauver sa peau des méfaits de l’avion. Sur TikTok ou Instagram, plusieurs milliers de publications s’empilent sous les hashtags « skincare airplane » ou, en bon français, « routine de soin de la peau dans l’avion ». Sur YouTube, les vidéos « Mes essentiels beauté à emporter dans l’avion », « trousse de cosmétiques parfaite format cabine » et autres conseils « de dermatologue » se succèdent et se ressemblent. Les réseaux sociaux sont unanimes : à 10.000 mètres d’altitude, ne pas chouchouter sa peau constitue un crime de lèse-majesté. Mais ce discours a-t-il des fondements scientifiques, ou sert-il surtout à faire vendre plus de crèmes, lotions et autres sérums tous plus miraculeux les uns que les autres ?

Pour le Dr Catherine Gaucher, qui s’exprime au nom du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV), la réponse est sans appel : vous pouvez ranger vos routines beauté compliquées. La dermatologue concède certes que « l’air dans l’avion est sec et desséchant pour la peau ». En effet, à bord, nous ne respirons pas le même air qu’en temps normal. Renouvelé toutes les trois à six minutes, celui-ci est un mélange d’air déjà présent en cabine et d’air prélevé à l’extérieur (au niveau des moteurs de l’appareil), puis acheminé dans un pack de conditionnement pour y être traité et filtré – et, dans le même temps, rejeté à l’extérieur, pour être renouvelé comme il se doit. 

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Pour autant, nul besoin de s’armer de ses crèmes les plus sophistiquées : « Ça n’a pas lieu d’être, c’est même excessif. Oui, l’air est desséchant, mais c’est la même chose quand vous randonnez en montagne… Où vous ne vous demandez pas si vous devez vous réappliquer de la crème », compare-t-elle.

Penser à la crème solaire

C’est plutôt avant le voyage qu’il convient de se préoccuper du dessèchement de sa peau : « Avant d’embarquer, on peut bien s’hydrater avec sa crème habituelle ». Et après votre vol, ne relâchez pas vos efforts : la dermatologue recommande de bien se doucher et de nettoyer son visage, puis de remettre de la crème. D’après elle, le principal risque à bord réside surtout dans le nombre « plus élevé de rayonnements ionisants et d’ultraviolets ». Ces radiations, issues des rayons cosmiques et solaires, augmentent avec l’altitude, et ont des effets sur la santé humaine. Dans un rapport paru en 2023, l’Agence nationale de sécurité sanitaire notait que l’exposition à ceux-ci pouvait entraîner des conséquences sur la santé du personnel navigant. Brûlures cutanées, irradiation, cancers de la peau… Si les membres de l’équipage sont particulièrement exposés, il ne semble pas que les voyageurs occasionnels soient, eux, concernés par ces risques. Mais « pour se protéger, notamment des rayons UV à travers le hublot, je conseille tout de même de penser à la crème solaire, voire de fermer le hublot », glisse le Dr Gaucher.

Évidemment, la dermatologue rappelle que « de manière générale, donner la même règle à tous les voyageurs est inutile : c’est comme instaurer que tout le monde doit aller aux toilettes toutes les trois heures ! » Elle prône le cas par cas, et souligne que celles et ceux qui ont la peau sèche ou qui a tendance à tirailler pendant les vols longue durée, doivent, eux, rester vigilants, surtout pendant des vols moyen et long-courrier. « Si cela vous amuse de vous faire des masques et vous mettre des concombres sur les yeux, cela ne vous fera évidemment aucun mal. Mais quand vous n’avez pas cette sensation de tiraillement, rien d’impératif ! »

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