itinéraire, budget, sécurité… Tous nos conseils pour préparer son voyage


PRATIQUE – L’Inde fascine autant qu’elle désarçonne. Son passé dense aux témoignages architecturaux somptueux se heurte à un présent tumultueux. Nos recommandations vous aideront à sauter le pas et à emprunter le chemin de cette civilisation légendaire en toute sérénité.

Les amoureux de l’Inde retiennent la douceur du chai, le tintement des bijoux, le vent dans un sari, le sourire des enfants, la grâce d’un monument. Ses détracteurs lui opposent ses villes broyeuses de destin, la misère des campagnes, la place de la femme et le mariage forcé, une propreté douteuse. Elle est tout cela : une médaille aux éclats scintillants dotée d’un revers vert-de-gris. L’Inde est parcourue de forces en opposition constante. Et ce qui peut prendre des allures d’épreuve pour le touriste occidental devient tout à coup une expérience enchanteresse.

Un voyage réussi en Inde réside dans une préparation soigneuse sans être trop minutieuse. Il faut laisser la place à l’impromptu, de la rencontre inoubliable au pneu crevé. Il nécessite aussi de questionner les dieux hindous. Ce sont eux qui détiennent la clé de ce monde ambivalent, car ce sont eux qui l’ont créé. Les Hindous vénèrent Brahma le créateur, Vishnou le protecteur, mais aussi Shiva le destructeur. La trinité divine embrasse tous les recoins de l’âme humaine. Les Indiens acceptent les conséquences de ses moindres atermoiements, à l’opposé des Occidentaux, sans cesse tiraillés entre le bien et le mal. Vous saurez que l’Inde a gagné votre cœur lorsque la paix intérieure l’emportera sur le désordre ambiant.

Malgré de fortes disparités géographiques, certaines lignes directrices permettent de réussir son séjour en Inde. Véritable paradis photographique, il s’y joue toujours une scène surprenante au détour d’une rue animée ou d’une route de campagne. Le bouillonnement de vie sollicite les sens, exalte les émotions en permanence. Nos conseils devraient vous permettre de lâcher prise une fois sur place, sans vous perdre complètement.

Avant de partir

La demande de visa touristique pour l’Inde s’effectue en ligne. Adobe Stock / jayk67

FORMALITÉS

Décalage horaire. Avec un décalage horaire de 4h30 en hiver et 3h30 en été et des formalités sans cesse simplifiées, s’envoler pour l’Inde peut se faire sur un coup de tête.

Vols. Air India assure un vol quotidien direct pour Delhi (8 heures 30) puis Chennai (12 heures). Air France dessert Delhi, Bombay (9 heures) et Bangalore (10 heures) au départ de Paris. Les compagnies du Golfe permettent d’accéder, avec escale, aux autres aéroports internationaux du pays.

Visa. La demande de visa, valable de 30 jours à 1 an, s’effectue en ligne en complétant un formulaire. Vous recevrez une réponse sous 72 heures avec un document à imprimer et à présenter aux services de l’immigration à l’arrivée. Pour obtenir un e-visa, faites une demande sur indianvisaonline.gov.in. Comptez entre 20 et 74 €, selon la durée choisie.

Vaccins. Pour l’heure, aucun vaccin n’est exigé pour franchir la frontière, même si un carnet de vaccination à jour est vivement recommandé.

Monnaie. Inutile de chercher à changer des devises avant le départ, la roupie ne s’obtient qu’en Inde.

BUDGET

Malgré une augmentation certaine du coût de la vie, l’Inde demeure abordable. Le billet d’avion Paris-Delhi se négocie entre 500 et 1 200€ selon la période. Il faut compter entre 100 et 300 € de plus pour une des grandes villes du sud du pays. Pour un accès aux autres aéroports internationaux, une escale par un pays du Golfe s’impose. Le change affiche un taux très avantageux, entre 70 et 90 roupies pour 1 €. Des transports aux tarifs démocratiques et des hôtels à l’excellent rapport qualité prix sont autant d’atouts pour le portefeuille. Il faut compter entre 30 et 50 € pour une nuit en hôtel de charme et 70 € et 150 € pour une résidence insolite ou luxueuse. Seul l’hyper-luxe arbore les mêmes prix qu’en Europe à plus de 200 € la nuit.

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Pas de quoi s’affoler à table non plus, où débourser 15 € pour un repas est considéré comme onéreux. Une entrée dans un monument ou un musée national coûte 6,25 € environ, à l’exception du Taj Mahal qui exige de débourser 16 €. À moins de 500 € par semaine et par personne, vous pourrez vous offrir un circuit en voiture privée avec chauffeur, en effectuant des étapes dans d’agréables hôtels et en visitant de nombreux sites. En comptant le double, vous goûterez à la vie de maharaja.

Une réservation anticipée est recommandée pour les bonnes adresses et obligatoire à l’occasion de grands événements.

RÉGIONS

Un bus à Margao, dans l’état de Goa, au sud de l’Inde, très prisé en hiver. Adobe Stock / Natalya Ovchinnikova

Delhi , la capitale, est la porte d’entrée pour le nord et le centre de l’Inde. Ceux qui peinent à se décider entre nature et culture optent pour le Madhya Pradesh, le cœur de l’Inde. Safaris en quête du tigre, vestiges bouddhiques de Sanchi ou merveilleux temples de Khajuraho font partie du programme. Les fanas de yoga ont fait de Rishikesh (Uttarakhand) leur capitale. Les grands sportifs et amoureux de paysages éternels partent à l’assaut de l’Himalaya et de ses contreforts en été. «Les 7 sœurs », les petits États du nord-est coincés entre Bangladesh et Bhoutan, conviennent aux âmes aventurières en quête de coins perdus.

Les Français plébiscitent le Rajasthan à l’ouest du pays, avec plus de 200.000 visiteurs par an. Les somptueux forts rajpoutes ainsi que des coutumes vivaces attisent la curiosité. Le tour de cet État s’accompagne d’une visite du Taj Mahal et parfois d’une extension à Bénarès en Uttar Pradesh.

Calcutta , l’ancienne capitale à l’embouchure du delta du Gange, est probablement la plus agréable des villes indiennes. On y gagne facilement les plantations de thé et les brumes de Darjeeling.

Bombay , l’éternelle rivale de Delhi, s’ouvre sur le sud de l’Inde. Les plages de Goa , l’ancienne colonie portugaise, attirent de nombreux touristes en hiver. Le Karnataka opère un trait d’union entre nord et sud et dévoile des vestiges hindous stupéfiants comme à Hampi ou Belur. Le Kerala séduit par sa douceur de vivre, ses rizières verdoyantes, ses canaux frangés de cocotiers et Cochin, véritable joyau colonial. Le Tamil Nadu révèle la ferveur hindoue dans des temples colorés et toujours animés. C’est là, en bordure du golfe du Bengale, que se cache l’ancienne colonie française Pondichéry ou l’étonnant projet syncrétique d’Auroville.

MEILLEURE PÉRIODE

Automne-hiver. À l’exception de la chaîne himalayenne, la meilleure période pour explorer l’Inde s’étend d’octobre à mars. Les températures sont comprises entre 20 et 35 ° en journée, l’ensoleillement est maximum et l’humidité à son plus bas. Les nuits sont fraîches, voire froides entre décembre et février dans le nord et au centre du pays.

À partir d’avril, le mercure s’emballe, avec des températures pouvant atteindre 38° dans le sud et 48° dans le nord et le centre. La mousson s’invite par le sud du pays à partir du mois de mai, faisant retomber le thermomètre, mais augmentant le taux d’humidité. Elle atteint le nord du pays fin juin pour s’évacuer en septembre. Durant cette période, les routes peuvent se transformer en rivières pendant plusieurs jours et la visite de monuments sous des trombes d’eau peut virer au cauchemar.

Si vous envisagez de randonner au Ladakh ou dans le moyen Himalaya, les chemins redeviennent praticables de mai à octobre.

PRINCIPAUX ÉVÉNEMENTS

Poudres de tikka colorées sur un marché indien en préparation de la fête de Holi, ou fête des couleurs. Adobe Stock / Curioso.Photography

Une grande diversité cultuelle et culturelle crée autant d’opportunités de faire coïncider son voyage avec un événement haut en couleur. Les plus importants d’entre eux rassemblent de nombreux touristes. L’occasion est trop belle de s’immerger dans le bain indien et d’en saisir des images vibrantes. Il existe à peu près autant de fêtes que de jours calendaires, mais certaines d’entre elles méritent le voyage.

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Pour Holi (février ou mars), l’emblématique « fête des couleurs », les gens descendent dans les rues et se jettent des poudres colorées au visage. À Diwali (octobre ou novembre), les Hindous repoussent les ténèbres en illuminant leurs maisons de dizaines de lampes à huile et en faisant exploser pétards et feux d’artifice toute la nuit. Au sud, ce sont surtout les récoltes qui sont célébrées avec Pongal (Tamil Nadu – janvier) et Onam (Kerala – septembre).

Fêtée à travers toute l’Inde, la fin du Ramadan est marquée par des agapes pantagruéliques. C’est le moment d’entreprendre une visite gourmande des marchés musulmans. Il existe aussi de nombreuses manifestations culturelles qui mettent en avant la diversité ethnique de l’Inde. De la foire de Pushkar (Rajasthan – octobre) qui rassemble les éleveurs de dromadaires au Festival du Calao (Nagaland – décembre) destiné à pacifier les relations entre différentes tribus, le dépaysement est garanti.

À METTRE DANS SA VALISE

Dictionnaire. Si l’usage de l’anglais n’est pas reconnu par la constitution, il est fort heureusement pratiqué dans le milieu touristique. L’alphabet romain est largement utilisé dans les villes. Il faut se rendre dans des campagnes reculées pour voir des panneaux exclusivement rédigés en devanagari ou en langue régionale. L’hindi est la langue officielle, mais pratiquée par seulement 40 % de la population, surtout au nord et au centre du pays. L’anglais indien diffère légèrement de celui enseigné dans les écoles françaises, sans que cela soit de nature à gêner la compréhension. Dans les endroits reculés, il vous faudra parfois faire preuve d’imagination pour tenter de communiquer…

Vêtements. Le climat chaud invite à privilégier les matières naturelles, comme le lin ou le coton et les coupes un peu lâches. Pull ou doudoune légère se montreront utiles lors des soirées hivernales. La panoplie « bonnet+gant+écharpe » s’avère indispensable pour tout safari dans le nord ou le centre du pays entre octobre et mars. Un grand foulard en coton vaut autant qu’un couteau suisse. Il permet de se couvrir la tête par forte chaleur, protéger sa gorge sous la clim, épargner son séant sur un muret poussiéreux… Les règles de bienséance imposent de se déchausser à l’entrée des édifices religieux ou des maisons. Chaussures non lacées ou tongs permettent de gagner un temps précieux.

Hygiène. En plus d’une crème solaire et d’un antimoustique « tropical », vous glisserez dans votre trousse de toilette une boîte de bouchon d’oreilles. Klaxons, rickshaws pétaradants, veilles religieuses en musique, mariages animent les nuits, en ville comme en campagne.

Prise électrique. Pas la peine de vous encombrer d’un adaptateur : les prises françaises sont compatibles avec les Indiennes.

Une fois sur place

À L’ARRIVÉE À L’AÉROPORT

À l’aéroport, profitez du temps d’attente pour les bagages pour changer vos euros en roupies. Inutile de le faire pour de trop grosses sommes, vous trouverez des distributeurs en cours de route – l’utilisation de la carte bancaire est loin d’être généralisée. Veillez donc à disposer de suffisamment de coupures pour régler vos menus achats.

Profitez de votre passage dans le hall des arrivées pour vous procurer une carte SIM. Si le wifi est désormais présent partout, posséder un numéro local présente un réel avantage. Il vous permettra de retrouver votre chauffeur à la fin d’une visite ou de disposer de données mobiles en permanence. Les meilleurs opérateurs sont Airtel pour le nord et Idea au sud.

Une photo d’identité, une photocopie de votre passeport et de votre visa peuvent vous être demandés. Les premiers jours serviront à l’acclimatation, tant physiologique que culturelle. Afin de ménager votre estomac, privilégiez la cuisine continentale les deux premiers jours.

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SE DÉPLACER

En rickshaw dans les rues de Jaipur, au Rajasthan. Adobe Stock / Travel Wild

Les Indiens roulent à gauche. Voilà la seule règle qui vaille en matière de circulation. Les véhicules motorisés partagent la route avec tout : piétons, vaches, troupeaux d’animaux, carrioles. Les nerfs sont mis à rude épreuve et la voiture avec chauffeur s’impose. Pour une trentaine d’euros par jour en véhicule climatisé, vous gagnerez en liberté.

Il demeure le moyen de transport mythique. Il faut voir les vendeurs ambulants remonter l’allée centrale en proposant café chaud ou snacks huileux, les passagers se lier d’amitié le temps du trajet, les quais de gare assaillis de gens, de bagages et de ballots. Véritable attraction touristique, il permet de gagner du temps en l’empruntant de nuit. Les 1e et 2e classes assurent un confort optimum avec climatisation réversible, couchettes matelassées, draps immaculés, oreiller et couverture. Réservez votre billet via un agent local ou la conciergerie de votre hôtel. Les tarifs vous laisseront pantois. Une couchette en 1ère classe entre Delhi et Udaipur (13 heures de trajet) coûte 31 € environ.

Pour les petits trajets, Uber et son équivalent indien Ola deviennent la norme dans les grandes villes. Il suffit de télécharger les applications sur son téléphone et de disposer d’un numéro local pour réserver un taxi. Mais que cela ne vous prive pas d’un déplacement en rickshaw. Bien sûr, il faut négocier la course, bien sûr c’est bruyant et cahoteux, mais les célèbres triporteurs se faufilent partout.

HYGIÈNE ET SANTÉ

L’Inde a du mal à se défaire de son image de pays à l’hygiène douteuse. Lors de son accession au pouvoir en 2014, le Premier ministre Narendra Modi s’est empressé de lancer une campagne « Inde propre ». Les initiatives diverses et variées conduisent à une réelle amélioration sanitaire. Le pays est cependant loin d’être aseptisé et il convient de respecter quelques précautions d’usage.

Si vous avez les intestins fragiles, une cure de probiotiques 2 à 3 semaines avant le départ vous épargnera quelques désagréments. Une fois sur place, il convient de se laver les mains avant chaque repas et de ne boire que de l’eau en bouteille, même pour se laver les dents. En revanche, les glaçons proposés dans les établissements touristiques ne posent pas de problème. Ils sont faits à partir d’eau traitée.

Si jamais vous êtes barbouillé ou malade, demandez à votre hôtel de contacter un médecin et faites-lui confiance. Il connaît les maux dont souffrent les touristes occidentaux. En cas de passage aux urgences ou d’hospitalisation, exigez une clinique privée (private hospital) quand c’est possible. Mal dotés, les hôpitaux publics ressemblent à nos dispensaires du début du XXe siècle. Alors que pour une vingtaine d’euros en clinique, les petits tracas seront pris en charge.

SÉCURITÉ

La forte présence militaire dans les aéroports et les gares procure une sensation d’insécurité ambiante. Mais elle fait suite aux attentats de Mumbai de 2008. Depuis, des portiques de sécurité ont investi les accès au métro, les entrées d’hôtels de luxe ainsi que de certains sites touristiques. La fouille de sacs ou leur scannage est alors systématique. En dehors de ces modalités sécuritaires, l’Inde ne présente pas de danger particulier.

Il convient toutefois de respecter les consignes de prudence qui s’appliquent lors de tout voyage. Évitez de sortir de grosses liasses de billets de votre portefeuille et répartissez votre argent en plusieurs endroits. Laissez vos bijoux de valeur à la maison et portez du toc. Ne sortez jamais seul la nuit et regagnez votre hôtel en taxi. Dans les trains de nuit, gardez vos papiers d’identité et objets de valeur près de votre tête ou contre vous. Enfin, fuyez les manifestations et mouvements contestataires.



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