L’hôtel The Audo à Copenhague, l’avis d’expert du Figaro


7/10 pour The Audo

Lieu hybride, The Audo s’inscrit à mi-chemin entre la résidence hôtelière, le bureau et l’espace d’exposition dédié au design. À quoi s’ajoutent un concept-store et un lounge-coworking. On l’aura compris, The Audo bouscule les lignes conventionnelles de l’hôtellerie. La raison est simple. En installant son nouveau siège, Menu, la marque danoise de mobilier et de luminaires, a imaginé un show-room «à vivre». Au deuxième étage, les bureaux initiaux ont été remplacés par dix chambres minimalistes invitant à apprivoiser le design dans les gestes du quotidien.

À la signature Menu s’ajoutent celles de nombreux partenaires offrant une immersion totale dans cet univers créé sur mesure. Tout est à vendre dans ce boutique-hôtel. La décoration change régulièrement, notamment à l’occasion du festival 3daysofdesign qui se déroulera cette année du 3 au 5 septembre.

7/10 la situation

Ancien port industriel, Nordhavn se transforme en un quartier résidentiel chic et prometteur. Côté architecture, The Audo est l’un des rares bâtiments à avoir conservé sa façade de 1918. Tous les autres, ou presque, sont récemment sortis de terre au milieu de curiosités. Le restaurant étoilé Silo a par exemple posé ses tables dans un ancien silo revampé. Le quartier manque encore un peu de vie l’hiver. Dès 18 heures, à la nuit tombée, les rues de Copenhague sont désertes. Mais revenez l’été et vous trouverez une foule de Danois lézardant au soleil sur les quais, plongeant dans l’eau ou pagayant sur un kayak ou se relaxant au sauna du port.

9/10 La déco

Seule la façade d’origine, néo-baroque, est restée. Le cabinet Norm Architects, aidé par Nathan Williams, cofondateur du magazine de lifestyle Kinfolk, a repensé tous les volumes du bâtiment. Dans le lobby faisant office d’espace de coworking et de café, un généreux escalier en bois et métal mène à la bibliothèque de matériaux, ouverte aux designers d’intérieurs et aux curieux. Le rez-de-chaussée surélevé accueille un lounge et le concept store aux objets sélectionnés sur le volet. On y trouve son bonheur entre sacs de voyage, machines à café, chemises de nuit ou tailleurs sur mesure. Partout, des canapés, fauteuils et tables de Menu aux lignes adoucies et épurées, ergonomiques et presque sensuelles.

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EN IMAGES – Poussez les portes de l’hôtel The Audo à Copenhague

1/7La façade de l’hôtel. Madeline Kosmala

7/10 Les chambres

Dormir dans l’une des dix chambres revient à vivre une expérience hors norme, celle de se glisser dans les pages d’un magazine de décoration. Dans une ambiance apaisante et calme, chaque chambre s’habille d’une couleur chaleureuse et d’un mobilier différent. L’esthétique se décline dans une simplicité élégante mettant en valeur les produits de la marque Menu. Ici un canapé tend ses bras, là des fauteuils XL invitent à paresser, un livre à la main. C’est sans compter sur les marques partenaires qui enchantent les nuits (matelas DUX et draps en coton 100% bio Aiyayu)… Le must Scandinave se déroule jusqu’aux produits d’accueil (Frama).

Idéales pour la galerie Instagram, ces chambres pêchent côté pratique. La chambre n°1 n’a, à ce jour, pas de table et contraint l’hôte à travailler dans les espaces de coworking. La salle de bains, en marbre et aux lignes strictes, n’invite pas à y rester. Où poser sa trousse de toilette? Pas un seul endroit n’est prévu. Quant à la chambre n°3, le vélux est si haut que l’on renonce à l’ouvrir. Tout le monde n’est pas taillé comme un Viking!

6/10 Le service, les équipements

Lors de notre passage, la réception était ouverte de 7h30 à 18 heures. Passés ces horaires, un système bien rodé était mis en place: envoyés par mail, les codes d’entrée ouvraient la porte de service et la boîte-coffre contenant la clef de la chambre à rejoindre à pied au deuxième étage – l’ascenseur du lobby n’étant accessible qu’aux horaires d’ouverture! On avait donc le choix entre se sentir James Bond ou client Airbnb. Le minibar n’était d’aucune consolation, manquant totalement de créativité. La télévision manquait à l’appel (sans regret) mais un partenariat éventuel avec Bang & Olufsen pourrait changer la donne. Ce serait dommage. L’absence d’image permet de mieux se fondre dans l’univers design. Reste l’équipe, spontanée et sympathique, qui fait oublier tous les petits désagréments. Ne partage-t-elle pas ses meilleures adresses de la ville?

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7/10 À table

Ce jour-là, le petit déjeuner laissait encore un peu sur sa faim – au choix: petit pain, granola, porridge élaboré (banane, amandes, baies rouges…) aux graines de chia. Mais l’arrivée, depuis peu, du Restaurant Lola à The Audo devrait inciter à revoir cette carte matinale… Derrière Lola se cache un collectif emmené par la chef Kamilla Seidler, la «Danoise des Andes» couronnée du titre Best Female Chef 2016 en Amérique Latine par The World’s 50 Best Restaurants. Elle animait alors les cuisines du restaurant Gustu à La Paz.

De retour à Copenhague, elle a ouvert une première adresse à Christianhavn et une autre ici. Au menu, des produits locaux revisités par sa brigade internationale: ceviche à l’orange et au quinoa ; pommes de terre danoises, crème et podi indien ; kimchi et salade… Sa gastronomie est avant tout sociale: avec son projet Lola Impact, elle aide des personnes en difficulté à reprendre pied dans la société grâce à la cuisine.

7/10 Le rapport qualité-prix

À partir de 2 800 DKK (environ 370 €) avec petit déjeuner pour la plus petite chambre (et près de 1 000 € le penthouse), la nuitée peut sembler chère au regard du service assez léger. D’autant plus qu’il sera assez difficile, dans ce «catalogue de marques» de ne pas craquer sur un fauteuil, un canapé ou une table… Côté hôtellerie, certains détails pratiques restent encore à régler. Gageons qu’ils le seront bientôt. En attendant, le lieu reste un magnifique temple du design.

The Audo, 130 Århusgade, 2150 Copenhague, Danemark. Tél. +45 31 26 30 80.

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