Week-end à Dinard, sous le signe de l’art


GUIDE – De la rencontre avec le couple d’artistes Garouste au chemin des Peintres, découverte de ce bijou balnéaire de la Côte d’Émeraude, par le prisme de la création. Grisant !

L’arrière-saison est arrivée. La plage de l’Écluse et ses tentes rayées bleu et blanc sont presque délaissées. Les joueurs de Mölkky ont remballé leurs quilles en bois numérotées. Pourtant l’été est toujours là, en pointillé. Le soleil pointe en embuscade derrière les nuages. À cet instant de l’année, on se délecte de Dinard comme d’un chichi bien sucré. Au grand air. En profitant de la balade du GR34 longeant à 95 % le front de mer, ou en piquant une tête dans l’une des deux piscines naturelles d’eau de mer – pour les moins frileux.

Grâce à ses paysages marins chatoyants, Dinard, comme toute la Côte d’Émeraude, entretient depuis longtemps un lien étroit avec les artistes. Outre le chemin des Peintres, chaque année, une grande exposition temporaire occupe le Palais des arts et du festival ainsi que la villa Les Roches Brunes. Cette saison « Elizabeth et Gérard Garouste. L’art à La Source » réunit pour la première fois le travail du couple. Complices et complémentaires dans la vie, les deux artistes ont tracé leur propre sillon depuis le début de leur longue carrière respective. Designer, Elizabeth Garouste connaît le succès depuis les années 1980 dans la création de mobilier et d’objets aux inspirations baroques. Gérard Garouste, peintre internationalement reconnu – auquel le Centre Pompidou a consacré une rétrospective en 2022 -, poursuit une épopée picturale à travers les mythes et les textes sacrés, de la Bible au Talmud. Ses bronzes, comme L’Indien et le Nid d’oiseau (2015), sont tout aussi éloquents.

  Un joyeux cabinet de curiosités sur la pointe de la Malouine

  • Souscrire une assurance voyage


    Voir

  • Réserver un billet d’avion


    Voir

  • Réserver un hôtel


    Voir

  • Louer une voiture


    Voir

À la villa Les Roches Brunes à la pointe de la Malouine, face aux remparts de Saint-Malo, où la présentation se poursuit jusqu’au 6 octobre, le visiteur est à la fois émerveillé par l’ensemble des œuvres des Garouste qui se répondent avec fluidité et par ce fabuleux écrin, bijou de l’architecture balnéaire de la Belle Époque. Telle une vigie sur le littoral, la villa, avec ses multiples ouvertures sur la mer, offre des paysages époustouflants. On déambule dans les salons, tout en boiseries et cheminées sculptées, en découvrant les pièces en fer forgé peint, les masques et les céramiques de l’une – ainsi que de nombreux dessins très peu montrés auparavant – et les toiles et sculptures de l’autre. Comme si le couple avait depuis toujours occupé cette maison. 

Sculpture en fer forgé peint, d’Elizabeth Garouste, à découvrir à la villa Les Roches Brunes.
Patrice Bouvier

De ce joyeux cabinet de curiosités, jamais saturé, où chaque œuvre est à sa place, émane une énergie très vivifiante. Comme dans cette huile sur toile de Gérard Garouste, Le Sarcophage (2012), un clin d’œil à la BD en fervent tintinophile. Au fil de l’exposition, on croise également les travaux des enfants de La Source Garouste-Hermine. Créée il y a dix ans à Dinard, l’association permet aux jeunes en difficulté de participer à des ateliers artistiques. Une volonté pour les Garouste de transmettre le plaisir de créer.

Sans titre (portrait d’Elizabeth), de Gérard Garouste
Alexandre Constanty

« Elizabeth et Gérard Garouste. L’art à La Source ». Jusqu’au 6 octobre à la villa Les Roches Brunes, 1, allée des Douaniers, Dinard. Tél. : 02 99 16 30 65.

Visites à Dinard

1. Le chemin des Peintres

De pupitre en pupitre en lave émaillée, disposés sur la côte entre Lancieux et La Richardais, en passant par Saint-Briac-sur-Mer, Saint-Lunaire et Dinard, les 28 œuvres de peintres des XIXe et XXe siècles jalonnent un parcours, à faire à pied ou à vélo, sur une distance d’environ 20 km. Inspirés par ces paysages marins, toujours en mouvement, quelque 17 peintres « pleinairistes », dont Léon Trémisot, Clarence Gagnon, Eugène Isabey, ou encore Signac et Picasso, ont su saisir les couleurs changeantes des éléments et les scènes de la vie marine. Autre curiosité à ne pas manquer : la Goule aux Fées. Cette grotte dinardaise, célèbre pour avoir été le théâtre d’expérimentations des frères Lumière, est signalée par une plaque. Celle-ci rappelle que les premiers essais de photographie en couleur auraient été réalisés en 1877 dans ces entrailles près de la plage de Saint-Énogat.

Office du tourisme, 2, boulevard Féart.

Où dormir?

2. Hôtel La Vallée

Ce petit 3-étoiles de seulement 22 chambres concentre tous les charmes du refuge un peu secret. Situé à quelques pas du centre, il se cache là où se trouvaient autrefois les moulins et les maisons de pêcheurs, à flanc de rocher sur la cale de la Vallée. Selon l’orientation, les chambres avec ou sans balcon offrent une vue imprenable sur la baie ou la jetée, très tranquille. Même si le volume des chambres paraît petit, le confort et la décoration tout en vert émeraude et jaune d’or rendent l’accueil agréable et chaleureux (chambre double à partir de 155 €, petit déjeuner 15 €). La vraie surprise de La Vallée ? Son restaurant « les pieds dans l’eau » de produits de la mer, dont la carte est supervisée par le grand chef étoilé Christian Le Squer, qui propose des plats et entrées à partager. Il faut absolument goûter le ceviche de daurade au jus de yuzu, délice fondant, ou encore la raviole de homard au beurre citronné. Menu à 39 € ; comptez environ 50 € et plus à la carte, tout de même.

Hôtel de la Vallée. 6, avenue George-V. Tél. : 02 99 46 94.

Hôtel La Vallée.
Gildas Raffenel

3. Les cahutes de plage

Original, le concept des « tiny houses » continue de susciter la curiosité. Au camping du Port Blanc, sur la route de Saint-Lunaire, en plus des mobile-homes et des emplacements traditionnels, les mini-cabanes ont fait leur apparition en bordure de plage. Colorées de jaune ou rayées en bleu et blanc « à la Buren », ces habitations de 7 m2 sont tout à fait ergonomiques. Banquette-lit en 180 × 200, lit en mezzanine pour les enfants et coin cuisine fonctionnel (douches et sanitaires communs en extérieur) suffisent à ceux qui plébiscitent les vacances nature les pieds dans le sable. En tout, les deux associés, Coralie et Arnaud, proposent six cabines (65 € à 85 € la nuit), dont quatre en retrait sur le promontoire, tout près du Dôme, le bar-restaurant où l’on s’installe pour admirer le coucher du soleil et écouter de temps à autre des concerts live.

Camping du Port Blanc. Rue du Sergent-Boulanger, plage du Port Blanc. Tél. : 02 99 46 10 74.

Les cahutes de plage.
OT Dinard

À table !

4. Le Petit Bleu

Non loin de la place du marché, Le Petit Bleu se distingue par une cuisine de produits frais innovante. Enzo Polini, le chef (ex-L’Enveloppe, rue Richer à Paris), et sa compagne, Sélène Fourcade, en salle, accueillent leurs clients dans un esprit bistrot au décor à dominante bleu cobalt. En terrasse, en salle ou au patio, on déguste en entrée des canneloni de radis à la truite, fromage frais et aneth (14 €), rafraîchissant. Puis un merlan cuit à basse température (parfaite) sur un confit de fenouil et beurre blanc à la badiane un peu saturé en goût (25 €). Le plus : ouvert samedi midi et soir.

Le Petit Bleu. 31, rue de la Vallée. Tél. : 02 99 46 14 81. 

5. Le Carthagène

Littéralement les pieds dans le sable, unique comme une bicoque de plage, Le Carthagène est la petite adresse secrète qu’il ne faut pas manquer. On y descend en longeant la très poétique promenade du Clair-de-Lune jusqu’à la piscine d’eau de mer. La simplicité du lieu (tables et bancs en bois) et une carte de la mer tout en fraîcheur sont les clés de ce spot sympathique très couru par les Dinardais. À goûter le midi, le ceviche de thon rouge mariné avec salade de chou rouge et cresson, le tout relevé par une sauce kalamsi (citron vert et vinaigre de mangue), plein de saveurs (22 €), ou encore les accras du Cartha (12 €), spécialité de l’endroit. À l’heure de l’apéro, l’idée de prendre un spritz royal (11 €), installé sur un transat avec vue sur la baie de Saint-Malo, relève des plaisirs simples. Ouvert midi et soir, selon la météo. Mieux vaut réserver.

Quai du Prieuré. Tél. : 02 23 17 26 91.

Expérience

6. Atelier créatif

Véronique Brossette a parcouru les zones de conflit dans le monde entier dans le cadre humanitaire. De ses voyages, elle a emmagasiné des émotions fortes qu’elle retranscrit par des créations artistiques expressives, des planches faites principalement de matériaux de récupération. Elle partage aujourd’hui cette pratique à travers des « Escapades créatives » dans son atelier. Les séances pour 3 à 4 personnes commencent par des exercices de respiration. Puis, on découpe, déchire des morceaux de revues d’art. Ensuite, on manipule l’argile et les bandes de plâtre que l’on colle sur un format A4. Sur cette base on ajoute algues séchées, coquillages, papillotes dorées de bonbons chocolatés, cire fondue, morceaux de corde ou filet, pour réaliser sa propre composition. Une tisane vient clore la séance de 2 heures (40 €). Les matériaux sont fournis et l’on repart avec son œuvre. Sur rendez-vous.

Escapades. 33, rue de la Malouine. Tél. : 06 80 58 51 07.

Atelier créatif.
Véronique Brossette

7. Soin au spa Emeria

Ce grand complexe hôtelier en bord de plage du côté de Saint-Énogat, à la fois accueillant et raffiné, fraîchement rénové, très lumineux, tout en tons sable, propose un protocole de thalassothérapie et de soins de haute volée ouvert également aux clients non-résidents (soin visage coup d’éclat de 25 min, 75 €). Pour compléter l’offre, deux restaurants et un bar pour profiter d’une cuisine légère de saison et des différentes terrasses sur la mer.

Emeria. 1, avenue du Château-Hebert. Tél. : 02 99 16 78 10.

Excursions

8. En bateau

Rien ne vaut une balade en mer pour apprécier les côtes en dentelle de la baie de Saint-Malo, son histoire et ses forts maritimes (dont le fort Harbour, œuvre de Vauban, où Alain Delon a, semble-t-il, failli résider !). L’occasion d’admirer aussi les plus belles villas de la pointe de la Malouine, et notamment celle de François Pinault (la plus Art déco). L’homme d’affaires et collectionneur aguerri serait en train de rénover une villa pour en faire un musée. La promenade commentée et assurée par la Compagnie Corsaire, dure 1 h 30. Départ à 14 heures ou 16 h 25 de Dinard. Tarif : adulte, 24,80 € ; enfant (3-15 ans), 14,90 €.

Excursions en bateau. Départ de l’embarcadère, promenade du Clair-de-Lune. 

À rapporter

9. Caramels au beurre salé

La Craquanterie, biscuiterie bretonne, défend la production locale en proposant les chouchenns Dragon Rouge, breuvage liquoreux à base d’eau et de miel légèrement alcoolisé (à partir de 11,90 € la bouteille) et les fameux caramels au beurre salé (le sachet de 200 g, 5,50 €).

La Craquanterie. 10, rue Yves-Verney. Tél. : 09 67 67 35 80.

Gourmandises

10. La glace aux épices

Vent de Vanille est l’adresse incontournable pour savourer des glaces aux épices Roellinger. Ainsi que les sorbets turbinés avec des fruits de saison et les millefeuilles confectionnés sous vos yeux, dans cette belle boutique-laboratoire. Les vanilles, cannelles, muscades, cardamomes et poivres rares des terres lointaines font rêver. Le pot/cornet 1 boule, 4 €.

Roellinger. 3 bis, boulevard du Président- Wilson. Tél. : 02 99 89 61 03. 

La pointe du Moulinet borde à l’est la plage de l’Écluse, la plus célèbre de Dinard.



Source link

Voir aussi :  Polynésie, la perle du Pacifique Échappées belles

Vous aimerez aussi...