à quoi ressemblera le réseau domestique de demain pour les passagers ?


Le calme après la tempête. Après l’annonce en mai de Ben Smith, le PDG d’Air France, d’une réduction de 40% des vols intérieurs d’ici à 2021, Anne Rigail a présenté aux cadres de l’entreprise les contours du réseau tel qu’il devrait être en 2023. La directrice générale du groupe a calmé le jeu, privilégiant l’efficacité opérationnelle. Alors, vers quelles destinations intérieures pourrez-vous voler avec la compagnie nationale ?

«Air France maintiendra 95 % de ses destinations et 80 % de son offre en sièges», a-t-elle assuré. Ajoutant qu’à cette fin, le partage entre Air France-Hop et Transavia serait « repensé ». Mais concrètement, quelle incidence aura cette nouvelle donne pour les passagers au départ de Paris et des grandes villes de province ?

Vols depuis et vers Paris

Les voyageurs au départ ou à destination d’Orly depuis Biarritz, Toulon, Pau, Perpignan, Montpellier et Brest voleront à bord d’un avion Transavia. Sur ces lignes, Air France panachait jusqu’ici de petits avions de 100 places opérés par Hop et des avions plus gros comme des Airbus de la famille A 320. Transavia disposant d’un seul type d’avion, des Boeing 737 de 149 ou 189 places, ces destinations verront de fait leurs fréquences réduites.

Pourquoi ce changement ? Tout simplement parce qu’avec un avion plus gros, on réduit les coûts. Ensuite parce que Transavia est la championne du coût au siège/kilomètre.

Toujours au départ d’Orly, les trois «navettes» vers Nice, Marseille et Toulouse resteront en revanche opérées par Air France tout comme les lignes en délégation de service public comme Brive-la-Gaillarde ou Aurillac. À noter que la liaison avec Montpellier, qui avait été élevé au rang de «navette» au même titre que Toulouse, Marseille, Nice, reprenant ainsi des parts de marché au TGV, s’est avérée à l’usage une destination davantage orientée loisir que business.

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Restent toutefois plusieurs points à préciser. Sur les liaisons qui seront opérées par Transavia, quid des cartes commerciales, senior ou week-end et de leurs avantages (Sky Priority, réductions) ? Les passagers Gold ou Platinium auront-ils toujours droit, par exemple, à un bagage en soute gratuit ? Sur ces questions cruciales, Anne Rigail ne répond pas encore.

Pour les vols au départ et à destination de l’autre aéroport parisien, Roissy-Charles de Gaulle, la situation reste inchangée. Les relations à fort trafic restent assurées par Air France vers le terminal F avec des Airbus 319, 320 et même des 321 avec 212 passagers à bord. Les relations à faible trafic seront en revanche assurées par Hop vers le terminal G avec des Canadair Regional Jet ou des Embrayer d’une centaine de places.

Vols entre les villes de province

En ce qui concerne les liaisons transversales (toutes les liaisons qui ne passent pas par Paris), les lignes supprimées ou transférées à Transavia n’ont pas encore été annoncées. Mais les deux bases de Transavia, Nantes et Montpellier, sont un atout majeur pour la compagnie qui devrait ainsi pouvoir conforter les lignes transversales depuis ces deux aéroports, et peut-être en ouvrir ou rouvrir d’autres. On pense à Nantes-Montpellier qui avait été fermée il y a deux ans sous les coups de boutoir de Volotea.

Pour le hub de Lyon, pas de changement. C’est Hop qui assurera l’essentiel des lignes qui ont des petits flux de passagers. Les trois lignes à plus fort trafic seront transférées à Transavia : Toulouse, Bordeaux et Nantes. Une manière pour Air France de jouer à armes égales avec easyJet, la compagnie concurrente étant très présente sur ces lignes.

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Là aussi, que se passera-t-il pour un passager partant pour Rome via Lyon ? Disposera-t-il d’un seul billet Air France pour l’intégralité de son trajet ou deux billets distincts, l’un pour Transavia et l’autre pour Air France ? Laquelle des deux compagnies sera en charge de sa correspondance, de ses bagages ? Des questions d’importance quand on sait que le hub de Lyon assure la correspondance entre 18 villes françaises et 25 villes en Europe pour trois millions de passagers par an.

Chez Air France, les tractations vont bon train. Il y a d’un côté les défenseurs d’un réseau appliquant les mêmes règles commerciales pour les passagers, qu’ils voyagent sur Air France, Hop ou Transavia. Les voyageurs sont en effet habitués à des niveaux de services différents selon les compagnies partenaires.

Par exemple, pour aller aux Canaries, le service à bord n’est pas le même sur le tronçon jusqu’à Madrid opéré par Air France et sur celui opéré ensuite par Air Europa. De l’autre côté, certains veulent préserver Transavia de tous les surcoûts qu’entraînerait la prise en compte des avantages des statuts Flying Blue par exemple ou de la gestion des correspondances. Ces questions restent pour l’heure en suspens.

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