ce qu’il faut goûter dans la capitale du Piémont
Turin n’est pas qu’une belle ville : c’est aussi une patrie pour les gourmands, un camp de base pour filer en train sur ses collines découvrir sa gastronomie.
Vous visitez Turin ? Ne vous encombrez pas d’une voiture, vous risqueriez d’entrer dans la ZTL (zone à trafic limité) et d’écoper d’une amende salée ! Repérés par les caméras, de nombreux Français en vacances en font l’amère expérience. Mieux vaut profiter du vaste réseau de transports en commun, avec ses trams élégants, son métro et ses bus qui roulent nuit et jour. Sans renoncer à explorer les environs, grâce aux lignes de train pour la campagne, d’où proviennent les grands vins, les fromages et les produits gourmands qui garnissent les tables de la ville.
Qu’on ait un petit budget, la phobie du volant ou l’envie de réduire son empreinte carbone, le train permet ainsi de s’aventurer sur les collines, patrie du slow-food.
Sur le marché à Turin
À l’un des coins du centre de Turin, non loin des Giardini Reali, la Piazza Repubblica se couvre chaque jour de tentures colorées. C’est là que se tient le marché de Porta Palazzo, un peu plus de 50.000 m² dédiés à la vente de produits, principalement alimentaires. Ne cherchez pas la porte, elle n’existe plus depuis que Napoléon a fait démanteler les remparts qui cernaient autrefois Turin. À la place, deux édifices, l’un moderne et l’autre ancien, débordent de stands de cuisine de rue ou de comptoir chargés de fromages.
Notre pérégrination gourmande commence ici, entre les bancarelle, mot sonore et évocateur qu’on traduit en français par étals. Sur cette place, on pourrait faire le tour du monde comme celui du Piémont, tant les spécialités d’origines variées se côtoient. Pour rester dans le terroir, on mord dans un panino avec de la toma ou de la robiola, fromages du cru, à moins de tester la fameuse bagna cauda, sauce aux anchois où tremper des crudités. Gardez une place pour un bicierin, boisson locale à base de café, d’épais chocolat chaud et de crème de lait. Une mise en bouche qui sert de prélude à la découverte du terroir environnant.
Une université des sciences gastronomiques
Quittant la ville pour la campagne, le train s’approche doucement des Langhe, une région historique et viticole, en grande partie classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Premier arrêt, Bra, village où est né le mouvement slow food, qui s’est donné pour mission de protéger produits et savoir-faire menacés par la globalisation. La salsiccia di Bra, une saucisse de viande de veau et porc qui se déguste crue, ou cuite, est l’un d’eux. Après un tour dans le joli centre, on loue un vélo pour pédaler jusqu’à Pollenzo, à 5km du centre, où se trouve l’Université des Sciences Gastronomiques. Dans l’ancien château, la Banca del Vino stocke des étiquettes précieuses venues du monde entier, et propose visites et dégustations (en anglais ou italien, sur réservation).
Une vingtaine de minutes de train séparent Bra d’Alba. Pourtant déjà quelque chose a changé : ici, l’air des montagnes se charge d’un parfum de noisette, voire de truffe blanche, selon la saison. Le nez en l’air, on observe ses anciennes tours, puis, sous terre, on arpente les vestiges de l’ancienne ville romaine. Dernière étape, Asti, à moins d’une heure de train. La citadelle de brique rouge s’érige au cœur d’un paysage viticole ondulant. En toute logique, le produit à goûter ici est le vin : le Spumante d’Asti, bulles issues du Moscato, se marie à merveille avec les desserts aux noisettes ou aux amandes.
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Carnet pratique
À savoir
Pour rejoindre Bra et Alba, on emprunte la ligne sfm4, opérée par Trenitalia. Compter 1h12 et 6,90€ pour Alba, 48 min et 5,60€ pour Bra. Asti se trouve sur la ligne sfm6 (55 min, 6,30€). Il existe aussi une ligne charmante, ouverte seulement lors d’événements historiques, reliant Alba à Nizza Monferrato. Calendrier disponible sur fondazionefs.it.
Nos adresses à Turin et alentour
Bistrot di Langa
Sur le marché central, la cuisine piémontaise à déguster sur quelques tables perchées : les raviolis del plin (en sauce de viande rôtie), le fameux vitel tonato (veau et sauce au thon)…
Piazza della Repubblica, 25, Turin. Les adresses du Mercato Centrale n’ont pas de téléphone !
Caffè Torino
Pour un bicierin rétro dans l’un des cafés historiques de la ville. Chic !
Piazza San Carlo, 204, Turin. Tél. +39 011545118
Osteria Boccondivino
Dans la cour du siège de l’association Slow Food, cette osteria a une élégance classique, un beau jardin, et une sélection de produits d’une incroyable qualité. Goûtez aux tagliarin 40 tuorli, pâtes aux « quarante » jaunes d’œufs en sauce salsiccia di Bra, accompagnés de très bons vins de la cave.
Via Mendicità Istruita, 14, Bra
Tél. : +39 0172425674
Lalibera
Depuis plus de dix ans la table de la cheffe Flavia Boffa offre une cuisine piémontaise faite de produits d’exception : truffe d’Alba, noisettes, fromages de petits producteurs… à réserver.
Via Elvio Pertinacce, 24, Alba
Tél. : +39 0173293155
Azienda Agricola Alta Langa
On passe par cette boutique pour faire des provisions de crème à la noisette ou de noisettes torréfiées – le tout, bio. De l’arrière-boutique, s’échappe un parfum inimitable : tout est fait sur place.
Corso Italia, 5, Alba
Tél. : +39 0173262221
Casa Dirce
Une vraie « maison » accueillante où l’on ressent l’expérience des cuistots et la tradition du terroir d’Asti, notamment avec un fameux lapin « à l’Arneis », un vin blanc local.
Via Guttuari, 12
Tél. : +39 3274603287