le bassin d’Arcachon, une expérience indémodable
C’est une baie immense, un triangle de mer dans les terres, aux portes des Landes, et à une soixantaine de kilomètres de Bordeaux. Tout sauf un lac mais pas tout à fait l’océan, une originalité de l’Atlantique. Le Bassin d’Arcachon est un espace à part, avec un microclimat et une douceur de vivre qui captivent tous ses visiteurs, qu’ils soient d’un jour ou de toujours.
À la Belle Époque
Bien sûr, il y a la grande plage d’Arcachon, avec sa promenade et sa jetée Thiers, que l’on arpente en dégustant une glace. Passée cette mise en jambes inévitable, on part à la découverte de la ville, érigée par décret impérial de Napoléon III en 1857, alors qu’elle séduisait déjà l’aristocratie avec ses bains de mer. C’est à cette époque que le quartier de la ville d’Hiver est érigé. Levez bien les yeux car les trésors sont partout : des villas du XIXe siècle, bijoux d’architecture de style néo-gothique ou baroque, avec leurs inspirations mauresques, leurs bow-windows et leurs couleurs éclatantes.
Au gré de la balade, cherchez la villa Teresa, les villas Alexandre Dumas, Toledo ou Brémontier. On finit par le parc Mauresque, un écrin de verdure qui offre une vue en hauteur sur le Bassin d’Arcachon. De là, un ascenseur nous mène directement dans le centre-ville en contrebas. On peut aussi rejoindre l’Observatoire Sainte-Cécile, qui culmine à 25 mètres de hauteur. Sensibles au vertige s’abstenir, car il faut emprunter une passerelle métallique puis un escalier qui bouge, avant d’avoir droit à la récompense panoramique !
Au rythme du port et des pêcheurs
Le quartier de l’Aiguillon, autour du Port d’Arcachon, nous plonge cette fois dans l’histoire maritime de la région. En plein renouveau, il a su garder son charme populaire et authentique. À la Poissonnerie de l’Aiguillon, nos papilles sont en éveil face aux plateaux de fruits de mer, poissons locaux, et même caviar du Bassin d’Arcachon !
Pour ceux qui ne rechignent pas à se lever tôt, le rendez-vous est donné à 6h30 pour une visite de la Criée, où les pêcheurs débarquent leurs filets. La fraîcheur matinale, les odeurs de poissons, le sérieux des marins, le cœur battant de la vie arcachonnaise est là. Les lève-tard iront glaner un peu de cette ambiance au marché municipal, dans sa halle Baltard rénovée. Au choix, on déguste un café sur la place ensoleillée ou des huîtres au comptoir de l’Oyster Bar.
Au septième ciel, la dune du Pilat
Avant de gravir la dame de sable, on s’arrête pour prendre des forces sur la plage Pereire, l’une des plus belles d’Arcachon. Là, on déjeune les pieds dans le sable au Club Plage Pereire, une grande cabane en bois montée chaque saison. L’endroit est lumineux, la carte juste et savoureuse, le tout joue avec brio la partition des vacances. Enfin, la dune du Pilat. Si son ascension ne vous coupe pas le souffle (c’est la plus haute dune de sable d’Europe avec ses 110 mètres), le panorama final s’en chargera. Le banc d’Arguin, réserve naturelle pour les oiseaux et eldorado pour les plaisanciers, la pointe du Cap Ferret, la forêt des Landes derrière nous…
On s’éloigne de la foule, pour explorer la dune via la crête (longue de 2,9 km), on se laisse griser par une descente en courant (si on pense avoir les ressources physiques pour la descente ET la remontée), on se baigne aux portes de l’océan. Souvenirs à vie garantis. On clôt la journée en beauté avec un apéritif à la Co(o)rniche , l’hôtel-restaurant décoré par Philippe Starck. Il offre sans nul doute le plus beau coucher de soleil de la région.
À la cabane, avec les ostréiculteurs
Cap sur « le Ferret ». En voiture, on s’arme de patience, et on en profite pour découvrir les communes du fond du Bassin. Coup de cœur pour le pittoresque port ostréicole de Larros, à Gujan-Mestras, avec ses cabanes où déguster quelques huîtres accompagnées d’un verre de vin blanc. On peut préférer la traversée du Bassin en bateau, avec une balade sur l’eau et un détour par l’île aux Oiseaux et ses immanquables cabanes tchanquées (maisons sur pilotis au milieu de l’eau, image de carte postale). La sortie peut se faire avec des bateaux de balades grand public (www.bateliers-arcachon.com) ou des pinasses (bateau typique du coin) privatisées pour des excursions sur mesure.
On débarque à la jetée du Canon, un village ostréicole resté dans son jus, où déguster quelques huîtres à La Canfouine, idéalement en fin de journée. Les couleurs du Bassin sont alors sublimes. On ne manque pas non plus les Dunes blanches, du boulanger Pascal. Ces choux croquants garnis d’une crème légère sont devenus en quelques années l’une des spécialités de la presqu’île.
En prenant la direction du Cap Ferret, on s’arrête pour l’une des plus charmantes étapes : le village de l’Herbe, avec ses maisons typiques et colorées, ses roses trémières, ses poches d’huîtres abandonnées au soleil… Tout ce qui dessine l’art de vivre si contagieux du Bassin est ici résumé : de l’élégance dans la rusticité. Là, on peut manger à l’Hôtel de la plage, une institution qui a retrouvé son charme d’antan à la faveur d’une reprise il y a quelques années. À voir sans faute, la « chapelle de la villa algérienne » au style oriental, au bord de l’eau. Notre conseil : accéder au village par le haut, au Nord. La descente par l’escalier offre un magnifique panorama sur le Bassin.
Au bout de la presqu’île, vers l’océan
Dernière étape avant l’océan, le Cap Ferret. Le matin, on ne manque pas son marché à l’ambiance si typique du Bassin. Les bons produits s’étalent dans la halle, mais cela pourra attendre que l’on ait bu son café au bar. Depuis la jetée Bélisaire, les bateaux embarquent pour des balades ou des expéditions vers le Banc d’Arguin. C’est d’ici également que part le petit train du Cap Ferret, qui traverse la presqu’île pour mener à la plage océanique de l’Horizon. La montée de la dune et l’arrivée sur l’océan séduisent également les parents, avouons-le.
Ceux qui préfèrent une baignade dans les eaux plus calmes du Bassin prennent la direction du Mimbeau, qui forme une conche agréable à marée haute. L’escapade touche à sa fin, on profite d’une dernière vue depuis le phare du Cap Ferret : 258 marches d’effort pour admirer la dune du Pilat, la presqu’île et les passes, portes d’entrée océanes du Bassin. Là où tout commence et tout finit.
CARNET DE ROUTE
Y ALLER
Depuis Bordeaux, l’autoroute nous emmène jusqu’à Arcachon en une heure environ hors saison, parfois le double l’été. Un TER relie aussi les deux villes. Pour le Cap Ferret, compter une petite heure en voiture l’hiver, et un temps variable l’été, selon les embouteillages.
QUAND PARTIR
Si l’on aime peu la foule, mieux vaut venir hors saison. L’été, chaque déplacement voit sa durée doubler. Au printemps et à l’été indien, la météo est souvent douce, les hébergements moins onéreux, et les commerces plus accessibles.
OÙ DORMIR
L’Hôtel de la Ville d’Hiver
Une ancienne usine rénovée, avec sa bâtisse typique du quartier, piscine et spa. Le restaurant est une très bonne table. À partir de 150€ la nuit .
20 avenue Victor Hugo, Arcachon. Tél. : 05 56 66 10 36. www.hotelvilledhiver.com
La cabane Japajo
Une cabane typique en bois, au bord de l’eau, dans un secteur tranquille de la presqu’île. À partir de 120 € (hors saison) la nuit.
Avenue Léon Lesca, Le Four, Lège-Cap Ferret. Tél. : 06 08 24 08 56. www.cabane-japajo.com
BONNES ADRESSES
À Arcachon
Poissonnerie de l’Aiguillon, www.poissonneriedelaiguillon.fr 51 boulevard Mestrezat, Arcachon. Tél. : 05 56 83 70 53.
Club Plage Pereire, www.hotelvilledhiver.com/club-plage-pereire, 12 boulevard de la Mer, Arcachon. Tél. : 05 57 16 59 13. Réservation conseillée.
La Co(o)rniche, www.lacoorniche-pyla.com 46 avenue Louis Gaume, Pyla-sur-Mer. Tél. : 05 56 22 72 11.
Au Cap Ferret
La Canfouine, www.facebook.com/lacanfouine/ 75 rue Sainte-Catherine, Le Canon, Lège-Cap Ferret
L’Hôtel de la Plage, www.hoteldelaplage-cap-ferret.fr, village de l’Herbe, Lège-Cap Ferret. Tél. : 05 56 60 50 15.
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