Le projet de taxe d’entrée à Venise de nouveau reporté sine die
La Sérénissime vient d’annoncer le (nouveau) report de son projet de taxe pour les touristes arrivant dans le centre historique. Une mesure particulièrement difficile à mettre en Åuvre.
Un véritable serpent de mer. En avril 2022, Venise annonçait par le biais de son adjoint au tourisme Simone Venturini le report de l’instauration de la taxe à destination de ses 30 millions de touristes annuels. Un temps annoncée pour juin 2022, la mesure était décalée au 16 janvier 2023. Cette date vient d’être écartée par la mairie et l’échéance reculée à l’été 2023. Contactée par Le Figaro, la municipalité indique que le projet devrait être soumis à un vote avant la période de Noël 2022. Ensuite, six mois devraient être nécessaires à sa mise en application, ce «pour des raisons techniques».
Cette taxe a de quoi donner du fil à retordre aux autorités : présentée comme un moyen de fluidifier l’accès à la Sérénissime, débordante de touristes, elle se révèle en réalité compliquée à appliquer. Le nÅud du problème : le contrôle des billets, particulièrement difficile à opérer. On voit mal la Sérénissime se doter de tourniquets ou de portiques de sécurité à son entrée.
Le montant de cette taxe, en revanche, est déjà défini. Il se situerait entre 3 et 10 euros. Ce prix dépendra de plusieurs facteurs, comme la période de l’année ou le profil du visiteur. Les étudiants, personnes venant rendre visite à un membre de leur famille ou résidents de la région de la Vénétie n’auront pas à sortir leur porte-monnaie. Enfin, les touristes ayant programmé une ou plusieurs nuits dans un établissement hôtelier ou une location vénitienne en seront exemptés, ces derniers devant déjà s’acquitter d’une taxe de séjour lors de leur réservation.
à lire aussiDeux touristes français volent une gondole : «C’est toucher Venise au cÅur»
Un QR code et des agents pour contrôler
En fin de compte, seuls les touristes visitant le centre historique de Venise le temps d’une journée seront concernés par cette taxe. La mairie a d’ores et déjà annoncé ses modalités de paiement. Une plateforme de réservation en ligne sera disponible en plusieurs langues. Les futurs visiteurs de la cité des Doges pourront y renseigner leur date d’arrivée. Un billet sous la forme d’un QR code leur sera fourni ; celui-ci pourra être exigé en cas de contrôle par des agents spécialement mandatés par la ville.
Dans tous les cas, malgré les reculs répétés, la mairie ne souhaite pas remettre en cause ce projet. En août 2021, Simone Venturini assurait au Figaro que l’instauration de cette taxe serait «bénéfique pour les restaurateurs et les hôteliers» et que la ville «méritait beaucoup plus qu’une approche âfast-foodâ» en référence à la surfréquentation touristique. Face aux quelque 40.000 visiteurs journaliers, la ville sort en effet peu à peu les moyens : interdiction des paquebots de plus de 25.000 personnes dans le centre historique en mars 2021 et fermeture des boutiques de souvenirs en avril 2022.