Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères


Risques encourus et recommandations associées

La situation sécuritaire est très dégradée, fragile et instable.

Risque terroriste

L’Afghanistan est l’un des pays les plus touchés au monde par le terrorisme. Les combats entre les groupes insurrectionnels armés et les forces gouvernementales assistées par une coalition internationale touchent la majorité du territoire et font de nombreuses victimes collatérales civiles.

Environ 2 000 incidents de sécurité sont comptabilisés chaque mois dans le pays.

Les menaces terroristes visent aussi bien les institutions afghanes, les forces de sécurité, la population, que les missions diplomatiques, notamment occidentales, les organisations et ONG internationales.

Le terrorisme frappe régulièrement Kaboul, touché par une quarantaine d’attaques de grande envergure en 2017. Le 31 mai 2017, un attentat visant explicitement la communauté internationale (quartier des ambassades) a fait 150 morts et près de 400 blessés afghans. Les attaques terroristes du 20 janvier 2018 contre l’Hôtel Intercontinental et du 27 janvier dans le quartier du ministère de l’intérieur ont provoqué d’importantes pertes en vies humaines. La première visait également les ressortissants étrangers (14 morts sur 24 au total). Celui du 30 avril ciblait les médias. Celui du 30 mai contre le nouveau site du ministère de l’intérieur a montré une nouvelle fois un grand degré de préparation (véhicules, uniformes et faux documents d’identité militaire américains).

Les grandes villes du sud et de l’est (Kandahar, Ghazni, Khost et Jalalabad) ainsi que les grandes villes des provinces du nord et du centre sont touchées. Le 24 janvier 2018, à Jalalabad, l’ONG Save the Children a subi une attaque terroriste qui a fait 5 victimes.

Risque d’enlèvements

Le risque d’enlèvement, crapuleux ou politique, est très élevé et fait l’objet d’alertes précises et répétées. Les enlèvements peuvent être facilités par des comportements inappropriés (forte visibilité, habitudes répétitives) et par des complicités internes. Les enlèvements touchent dans leur grande majorité des Afghans, mais les Occidentaux, aujourd’hui très peu nombreux dans le pays, sont comparativement encore plus exposés et sont des cibles privilégiées, du fait de leur solvabilité et de la possibilité de les utiliser dans des buts politiques (pressions sur les pays d’origine, tentatives d’échange contre des détenus avec le gouvernement afghan).

Voir aussi :  Ko Pha Ngan - Thailande 2016

Criminalité

La criminalité de droit commun est en forte croissance et peut viser de façon privilégiée les étrangers, réputés plus solvables. Les travailleurs humanitaires locaux et étrangers sont régulièrement visés.

Afin de limiter les risques d’enlèvement, il est recommandé de s’abstenir de circuler seul, même en voiture, y compris dans les quartiers tenus pour les plus sécurisés de Kaboul, de jour comme de nuit. Les mesures consistant à indiquer à un tiers son itinéraire, à recourir à un taxi soi-disant « sécurisé » et à s’équiper de moyens de communication adaptés ne suffisent pas à garantir la sécurité lors des déplacements.

Risques liés aux transports

Transport routier

Les routes sont dangereuses et les déplacements par la route sont absolument proscrits, que ce soit en voiture particulière, blindée ou non, ou en transports collectifs. Les attaques par engins explosifs improvisés implantés dans la chaussée ou au bord de la route restent très nombreuses dans tout le pays. Les accidents de la circulation font chaque année davantage de victimes que le conflit.

Transport aérien

L’ensemble des compagnies aériennes afghanes (Ariana, Safi, Pamir, KamAir) sont inscrites sur la liste des compagnies faisant l’objet d’une mesure d’interdiction d’atterrir dans l’Union européenne (liste sur le site de la Commission européenne, en anglais). Ces compagnies continuent à assurer des liaisons depuis les pays de la région (Turquie, Inde, Iran, Emirats arabes unis notamment) et des vols intérieurs.

Risques naturels

L’Afghanistan présente un risque sismique sur la quasi-totalité de son territoire, l’épicentre des séismes se situant dans la partie montagneuse du nord-est (Hindu Kush). En cas de tremblement de terre, il est recommandé à nos ressortissants de prendre immédiatement contact avec leurs familles ou leurs proches afin de les rassurer sur leur sort ou, le cas échéant, en cas de problème de communication avec l’extérieur, avec l’ambassade de France. Aucun bâtiment à Kaboul n’est construit selon les normes parasismiques modernes. Pour plus d’information sur la conduite à tenir, consultez la fiche “Séismes“.

Voir aussi :  THAÏLANDE / Episode 1 BANGKOK

D’autres risques (avalanches, inondations, glissements de terrain) existent et peuvent s’aggraver avec les changements climatiques.

Zones de vigilance

La totalité du territoire est formellement déconseillée.


Recommandations générales

Les voyages individuels ou collectifs (tourisme, même « organisé » par des entreprises de voyages se présentant comme « spécialisées ») sont formellement déconseillés dans tous les cas.

Les déplacements et séjours en Afghanistan ne sont envisageables et réalisables que dans le cadre d’un emploi ou d’une activité organisée par un employeur ou une entité disposant d’un dispositif de sécurité propre très conséquent pour ses personnels, ses locaux, ses déplacements : système des Nations Unies, Union européenne, OTAN, ambassades, un nombre limité d’ONG internationales, médias et entreprises. Le risque reste toutefois très élevé, compte tenu à la fois du risque général résultant de la situation sécuritaire et des menaces spécifiques visant les Occidentaux, les implantations occidentales, les lieux fréquentés par les étrangers. Les séjours sont conditionnés et des avis de retrait du personnel sont susceptibles d’intervention en cas de menace ciblée.

Les administrations et entreprises ne peuvent envisager de déplacement professionnel dans le cadre des actions appuyées par la France et les organismes multilatéraux présents sur place qu’en liaison avec l’ambassade, après information des services français compétents, et dans le respect le plus strict des règles de sécurité communiquées par l’ambassade et précisément spécifiées pour chaque mission. Ces règles couvrent la sécurisation des déplacements, qui doit commencer dès l’arrivée à l’aéroport, la détermination des itinéraires et des dates des missions, les formats des équipes et le choix de modalités d’hébergement présentant la plus haute sécurité possible. Les missionnaires opérant pour le compte de l’Etat ou de programmes multilatéraux en Afghanistan doivent suivre le même type de règles. Si leur respect le plus strict ne peut garantir que soit écarté tout risque sécuritaire, il ne fait en revanche aucun doute que leur non-respect ne peut que conduire à s’exposer inutilement et dangereusement.

Voir aussi :  Voyage Sud de la Thaïlande Janvier 2020

Les organisations non gouvernementales qui choisissent d’être présentes en Afghanistan doivent limiter autant que possible la présence du personnel expatrié basé en permanence sur site, et avoir recours en priorité à des collaborateurs afghans pour toutes leurs missions sur le terrain. Les principales organisations présentes ont une sécurité stricte et utilisent le système d’alertes automatisé INSO (International NGO Safety Office, en anglais) pour alerter leurs collaborateurs des menaces. Leurs collaborateurs ne doivent faire aucune exception à ces règles et mesurer que, même en les respectant, leur séjour en Afghanistan comporte toujours des risques, et que le caractère humanitaire de leur action ne les protège aucunement des risques de terrorisme, de violence criminelle ou d’enlèvement.

Les ressortissants français civils employés par les organismes multilatéraux présents sur place (Nations Unies et leurs agences, Union européenne, OTAN, IFI) sont soumis aux protocoles de sécurité de ces organismes et doivent s’y conformer strictement.

Il convient, avant son départ, de s’inscrire sur l’application Ariane et, en tout état de cause, de signaler son arrivée à l’ambassade de France (section consulaire) dès les premiers jours du séjour, aux fins d’inscription au registre des Français établis hors de France et pour être destinataire des consignes de sécurité de l’ambassade par SMS ou courriel. Les personnes qui quittent le pays au terme de leur séjour doivent signaler leur départ à l’ambassade afin que les services consulaires puissent les radier de leurs listes. Ce geste est nécessaire à la sécurité de tous : il évite l’engorgement des messageries et permet de concentrer l’action sécuritaire de l’ambassade sur les seuls ressortissants effectivement présents.



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