République démocratique du Congo – Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères


Risques encourus et recommandations associées

Risques liés au contexte politique

Après une crise politique qui s’est étalée entre 2016 et 2019, la situation tend à s’apaiser depuis l’accession, le 24 janvier 2019, à la présidence de la République démocratique du Congo de Félix Tshisekedi et la mise en place d’un gouvernement le 26 août 2019. Toutefois, les tensions entre formations politiques sont toujours palpables à Kinshasa, comme dans les autres villes du pays.

Des manifestations peuvent avoir lieu, en amont des journées de commémoration, de fêtes nationales ou à la suite d’appels à la mobilisation populaire. Il est recommandé de limiter ses déplacements, d’éviter les rassemblements et de se renseigner sur les lieux visités.

Risques liés aux groupes armés

L’est du pays, en particulier les provinces des Kivu et de l’Ituri, reste marqué par la présence de nombreux groupes armés, notamment le groupe islamique des Forces démocratiques alliées (ADF), présent dans la province du Nord-Kivu, dont les dernières attaques ont été revendiquées par l’ « Etat islamique ». Les Forces armées de RDC (FARDC) ont lancé une offensive contre ce groupe le 30 octobre 2019.

Criminalité

Le niveau d’insécurité est élevé dans la capitale et augmente en province, notamment dans les villes de Goma, Bukavu, Kisangani, Matadi et Lubumbashi.

Des agressions violentes sont régulièrement rapportées (vols à main armée, vols avec effraction, enlèvements, exactions, agressions sexuelles, etc.). Les cambriolages de domicile, les vols à la roulotte (vol commis dans un véhicule) et les “car-jackings” (vol de voiture avec violence) constituent les menaces les plus courantes. De faux contrôles, commis par des individus se faisant passer pour des policiers qui embarquent parfois de force leur victime dans un véhicule, sont également signalés régulièrement.

Les étrangers de passage se déplaçant seuls à pied sont particulièrement ciblés par les délinquants. Il est donc déconseillé de se déplacer seul.

En cas d’agression, il convient de ne pas résister, de se signaler aussitôt aux services de l’ambassade et aux services de la police nationale congolaise, et de consulter un médecin si la situation l’exige.

Lors de déplacements, il est conseillé :

  • d’éviter les trajets de nuit ;
  • de varier ses trajets et ses horaires afin d’éviter le repérage des véhicules ;
  • de prévenir des personnes de confiance des dates, trajets et horaires de déplacement dans les zones risquées et/ou isolées ;
  • de ne pas montrer de signe ostentatoire de richesse et laisser ses objets de valeur dans des lieux sécurisés.

    Lors des déplacements en taxi, il est recommandé de se déplacer de jour, et à bord de véhicules dont les conducteurs sont connus, et si possibles privatisés pour éviter la présence d’autres passagers qui peuvent être complices. Les agressions de passagers et plus particulièrement de jeunes femmes avec des taxis inconnus et de nuit sont récurrents.
Voir aussi :  Un été à Montréal - Échappées belles

A son domicile, il est conseillé de disposer d’un gardiennage permanent (privé ou société de sécurité).


A Kinshasa
, l’état du trafic s’est dégradé et les embouteillages fréquents et considérables font des automobilistes une cible captive pour les délinquants. En conséquence, plus encore que dans le reste du pays, il est indispensable de bien verrouiller les portières, de ne pas sortir des véhicules et de vérifier les fixations des miroirs de rétroviseurs extérieurs, qui font l’objet de trafics.

Compte tenu des difficultés de circulation et du comportement de certains policiers, il est recommandé de recourir à des conducteurs congolais ou, a minima, de se doter d’un permis international, en prenant soin de posséder l’original et une photocopie avec soi, et de ne laisser personne pénétrer à bord du véhicule.

Le quartier résidentiel de La Gombe, où vit l’essentiel de la communauté étrangère et où sont regroupées les principales institutions du pays est également concerné.

Les déplacements en véhicule de Goma vers Rutshuru/Butembo/Béni sont à proscrire car le risque d’attaques armées est important. Il est également déconseillé d’emprunter l’axe Goma-Bukavu et il convient de passer par le Rwanda ou d’emprunter la navette par le lac Kivu.

Risques liés aux transports

Le parc automobile est vétuste, le réseau routier est en mauvais état et peu de routes sont asphaltées, ce qui rend les déplacements à l’intérieur du pays difficiles et peu sûrs. Il importe d’être attentif aux véhicules qui se déportent inopinément ainsi qu’aux véhicules en panne dans des secteurs dangereux (sorties de virage, montées ou descentes, etc).

Le niveau de formation des forces de sécurité étant disparate, une grande prudence est à observer lors des contrôles. Des points de contrôle illégaux sont fréquents sur l’ensemble du territoire.

Il est déconseillé de circuler de nuit.

Il est recommandé de verrouiller systématiquement les portes du véhicule et de circuler vitres fermées.

En raison du risque élevé d’accidents, il est déconseillé d’employer les transports en commun. Les transports ferroviaires sont également peu sûrs et très aléatoires.

Voir aussi :  JE RÉPONDS À VOS QUESTIONS ! ( FAQ PARTIE 1)

Risques naturels

Le risque sismique est élevé dans l’est du pays qui subit régulièrement des secousses d’intensité moyenne (4 à 6 sur l’échelle de Richter). Plusieurs séismes ont été recensés au sud du lac Kivu ces dernières années.

Pour plus d’informations sur les comportements à adopter en cas de tremblement de terre, consulter la fiche dédiée au risque sismique.

La région du Nord-Kivu est particulièrement exposée au risque volcanique. Le volcan Nyiragongo, situé à une vingtaine de kilomètres au nord de Goma, est un des plus actifs et dangereux d’Afrique. Lors de sa dernière éruption en 2002, ses coulées de lave ont détruit près de 20 % de la ville. Le Nyamulagira, situé dans le parc national des Virunga et à quelques dizaines de kilomètres du lac Kivu, est également très actif (dernière éruption datant de 2010). Les randonnées sur les pentes du volcan ne sont pas sécurisées. Plusieurs groupes armés sont installés à proximité et les enlèvements sont fréquents.

Pour plus d’informations sur les comportements à adopter, consulter la fiche dédiée au risque volcanique en RDC.

Zones de vigilance

Les voyages touristiques sont déconseillés sur l’ensemble du territoire. Bien que le pays compte plusieurs parcs nationaux inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, les conditions de sécurité ne sont pas réunies, a fortiori dans l’est de la RDC.

Zones formellement déconseillées (en rouge)

Il est formellement déconseillé de se rendre dans toute la partie est du pays, où de nombreux mouvements de population sont observés du fait de la présence de différents groupes armés. Les Forces armées de RDC (FARDC) y mènent également des opérations militaires, en particulier en Ituri, dans le Haut-Uélé, au Sud-Kivu et au Nord-Kivu.

Il faudrait rajouter le Tanganyika qui est en zone rouge, également impacté par la présence de Maï-Maï et d’affrontements avec les FARDC.

Les voyageurs dans cette région, qui connaît un regain de violence depuis fin 2016, sont exposés à des barrages routiers, des agressions violentes, des enlèvements et des exactions.

Il est formellement déconseillé de se rendre dans le parc national des Virunga, le parc de Kahuzi-Biega et le parc de la Garamba, des enlèvements étant régulièrement signalés. Le risque d’enlèvement contre rançon existe dans tout l’est du pays.

Compte tenu de la présence de groupes armés (Maï-Maï) et d’affrontements avec les FARDC, la province du Tanganyika, est formellement déconseillée.

Voir aussi :  Voyage en Thaïlande par Georges MORIN

Il est formellement déconseillé de se rendre dans les trois provinces du Kasaï, Kasaï central et Kasaï oriental, où les affrontements armés font régulièrement des victimes. Les milices Kamuina Nsapu sont encore présentes dans ces provinces.

Les villes de Kananga, Bunkonde, Tshimbulu et Tshikapa peuvent être le lieu d’attaques visant les représentants de l’autorité centrale congolaise.

Zones déconseillées sauf raison impérative (en orange)

En raison de l’instabilité politique et de l’insécurité générale, le reste du pays est placé en zone déconseillée sauf raison impérative.

Du fait du contexte régional et du niveau de criminalité, il est déconseillé, sauf raison impérative, de se rendre ou de séjourner dans les villes de Goma et Bukavu. Il est formellement déconseillé de sortir des villes de Goma et Bukavu, notamment pour l’ascension du volcan Nyiragongo à proximité de Goma. Toutefois, les déplacements vers l’île de Tcheguera (située sur le lac Kivu à 15mn de bateau de Goma) restent possibles, uniquement de jour, par canot rapide « Ihusi Express » et en limitant la durée du séjour sur place.

Recommandations générales

De manière générale, il est recommandé de :

• limiter ses déplacements et se tenir informé de la situation dans les différentes villes du pays ;

• privilégier les déplacements en voiture, portes verrouillées et vitres fermées, avec des conducteurs locaux (qui sont plus habitués aux conditions de circulation, et capables de parler la langue locale en cas d’incident) ;

• ne pas se déplacer seul ou de nuit ;

• ne montrer aucun signe ostentatoire de richesse et laisser tout objet de valeur dans un lieu sécurisé (ex : coffre des hôtels) ;

• laisser ses documents de voyage et d’identité en lieu sûr et se munir de photocopies lors de déplacements dans le périmètre du lieu de séjour ;

• se tenir à l’écart des manifestations et autres rassemblements ;

• ne pas opposer de résistance en cas d’agression.

Les Français de passage en RDC sont vivement invités à signaler leur présence au ministère de l’Europe et des Affaires étrangères par l’intermédiaire de la plateforme Ariane.



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