résisterez-vous ? Ces parents qui laissent les enfants devant les écrans
Bien que conscients du risque de surexposition, près d’un parent sur deux estime que les écrans constituent l’une des solutions les plus efficaces pour occuper leurs enfants pendant les longs trajets, selon une étude OpinionWay.
Qui dit début des vacances d’été, dit grands départs sur les routes de France, et a priori avec de gros bouchons dès ce vendredi 5 juillet, prévoit Bison futé. Mais avant de profiter de sa destination, encore faut-il conduire pendant des heures voire une journée pour les (nombreux) estivants qui partent en voiture, près de 59% cet été, selon une étude Kayak. Un moment redouté par la grande majorité des parents : ils sont 85 % à reconnaître perdre patience à cause des enfants sur la route des vacances, selon une étude menée par OpinionWay pour Tonies France (1), un fabricant de jeux éducatifs. La voiture est considérée comme le mode de transport où il est le plus difficile d’occuper ses progénitures, loin devant l’avion (15 %) et le train (12 %).
Pour calmer les cris et chamailleries des frères et sœurs ou mettre fin à la question récurrente «C’est quand qu’on arrive ?», reste à leur trouver des occupations. Si les parents choisissent en priorité de discuter avec eux (49 %), de leur faire écouter de la musique (47 %) ou de les inciter à profiter des paysages (38 %), ces solutions ne séduisent pas toujours leurs progénitures. Ils sont 45 % à concéder que les écrans (smartphone, tablette ou console de jeux) constituent l’une des solutions les plus efficaces pour occuper leurs enfants lors des longs trajets.
Addiction et tensions
Cette solution de facilité n’est toutefois pas la meilleure pour le développement cognitif des plus jeunes, au point que la lutte contre la surexposition des enfants aux écrans est devenue une priorité d’Emmanuel Macron. Ces nuisances, les parents en ont conscience. «Avec des enfants désormais habitués voire dépendants dès le plus jeune âge aux écrans, les parents se voient dans l’impossibilité de les en priver et se retrouvent dans des situations difficiles : 28% avouent qu’il leur arrive de craquer parce qu’en voiture ou dans le train, leurs enfants piquent des crises pour pouvoir utiliser un smartphone ou une tablette ou encore à cause du volume sonore des vidéos et autres jeux consommés sur ces écrans», souligne l’étude.
Si l’usage des écrans commence pendant le trajet, il se prolonge aussi sur le lieu de vacances. 84 % des parents déclarent que leurs enfants seront exposés cet été aux écrans à au moins une occasion. «Deux types de situations antagonistes expliquent ce phénomène», conclut l’étude : d’un côté, l’absence de vacances des parents qui, pendant qu’ils télétravaillent, laissent leurs enfants devant des écrans ; de l’autre, l’envie des parents de profiter de leurs propres vacances. «49% conviennent qu’ils laisseront leurs enfants regarder la télévision ou jouer avec leurs téléphones parce qu’il s’agira pour eux du seul moyen de pouvoir profiter, eux aussi, de leurs vacances.»
Chez les plus petits comme chez leurs aînés, l’addiction aux écrans empêche parfois de profiter pleinement de ses vacances. Mais pourquoi décrocher de son portable est-il si difficile ? Les couleurs, les notifications visuelles ou sonores stimulent son attention, l’excitent, le rendent captif, addict à ces sollicitations permanentes. Résultat : voyage ou pas, vacances ou pas, plage paradisiaque ou pas, le smartphone est devenu l’activité préférée du cerveau. L’occasion peut-être de profiter de son séjour pour s’offrir une digital detox.
(1) Étude réalisée du 3 au 10 mai 2024 par OpinionWay pour Tonies auprès de 1001 parents, représentatifs de la population française de parents d’enfants âgés de 3 à 10 ans.
EN VIDÉO – Digital detox : comment (vraiment) déconnecter en vacances ?