Voyage parfait au Vietnam, le guide du Figaro
De sa captivante Hanoï à sa bouillonnante Hồ Chí Minh-Ville (Saïgon), ce joyau d’Asie du Sud-Est revient de loin. Miraculeusement préservé, le Vietnam semble renaître chaque jour de ses cendres. Nos conseils et itinéraires.
[Le Vietnam fait actuellement l’objet de restrictions de voyage en raison de la pandémie de Covid-19. Toutes les informations à jours sont disponibles dans cet article.]
Sa silhouette géographique dessine la forme d’un dragon, emblème de force et de vertu en Extrême-Orient. Façonné par l’empreinte de la Chine voisine, le Vietnam n’est pourtant pas le pays des ambitions démesurées. Ruiné et dévasté par trois décennies de combat pour la réunification entre le Nord et le sud du pays (1975), causant la mort de plus d’1,5 millions de morts, il aurait pu être abandonné aux ténèbres de l’Histoire. Mais tel un Phénix, le pays d’Asie du sud-est s’est subitement ouvert au monde extérieur en 1994 et a connu un décollage économique fulgurant. Stigmates de la guerre et mémoriaux sont désormais des curiosités touristiques, au même titre que ses rizières verdoyantes, ses plages idylliques et ses montagnes boisées.
À lire aussi :Hanoï, Mai Chau, Along… Le Vietnam au-delà des récits nostalgiques
Le nord du Vietnam s’ancre autour de Hanoï, capitale marquée architecturalement par l’influence coloniale et par une effervescence culturelle singulière. Ses habitants créent, innovent, entreprennent, et des générations d’écrivains et d’artistes ne cessent d’éclore. Plus au Nord, les provinces montagneuses marquent la frontière du pays avec le Laos à l’Ouest et la Chine au Nord. Dans la région de Sapa, des randonnées au cœur des rizières mèneront les voyageurs à la rencontre de minorités ethniques, aux modes de vie encore préservés. À l’Est s’évase le delta du fleuve Rouge, vaste étendue bordée par le golfe du Tonkin et sa célèbre baie d’Halong.
En descendant vers le sud, le territoire se rétrécit et laisse place à une succession de villes tournées vers les eaux chaudes de la mer de Chine méridionale. La nostalgie peut envahir les voyageurs dans l’ancienne Cité impériale de Huế, puis à Hội An où les vestiges des temples et sanctuaires témoignent de l’invasion étrangère. Place ensuite à la grande ville du Sud, Hồ Chí Minh (Saïgon) qui bourdonne telle une ruche où se retrouvent commerçants, hommes d’affaires et fêtards invétérés. On retrouve le calme à l’extrême sud du pays, dans les plaines agricoles formant le delta du Mékong et sur les plages des îles paradisiaques comme celle de Phú Quốc.
Symbole d’une Asie insubmersible et éternelle, le Vietnam laissera un souvenir inoubliable aux contemplatifs, aux passionnés de nature et à tous ceux qui voyagent en quête de découverte de cultures et de modes de vie dépaysants. Pas question de tarder pour le visiter, tout y change actuellement très vite et certains quartiers sont méconnaissables d’une année à l’autre. Le témoignage de la volonté du peuple à rattraper le temps perdu.
Hanoï, capitale intemporelle
Nommée Thang Long, « la ville du dragon qui s’élève » pendant 800 ans, la capitale du Vietnam prend le nom Hanoï, « la ville au-dessus du fleuve », en 1831, pour sa situation sur la rive occidentale du fleuve Rouge. Cette métropole de 8 millions d’habitants est restée authentiquement vietnamienne, malgré les influences extérieures imposées pour une partie de son histoire : plus de 1 000 ans de civilisation chinoise et près d’un siècle de présence française. Ces deux cultures ont façonné son architecture et lui ont donné ce charme étrange et mystérieux.
Si vous y atterrissez, il faudra entre 30 et 50 minutes selon la circulation pour rejoindre le centre-ville depuis l’aéroport international de Noi Bai. Le temps de contempler le ballet incessant des scooters qui traversent frénétiquement les artères de la ville, chargés de marchandises ou de familles entières. Le trajet coûte une dizaine d’euros, demandez à votre chauffeur de mettre son compteur pour éviter les déconvenues. Posez vos valises au Sofitel Legend Métropole pour un voyage hors du temps. Inauguré en 1901 à deux pas du lac Hoàn Kiếm, l’histoire de l’Indochine palpite derrière ses murs et dans ses 364 chambres et suites (à partir de 250 euros). Sa situation idéale dans le centre historique, est le point de départ parfait d’une flânerie pédestre dans le quartier des 36 corporations.
À lire aussi :Les arbres sont les enfants de Hanoï
Peu endommagé par la guerre, ce labyrinthe de ruelles, de maisons basses et de petits immeubles étroits typiques (les maisons-tubes) abrite depuis le XVe siècle les échoppes de commerçants et artisans spécialisés. Chaque rue était jadis dédiée à un métier : rue de l’argent (Hàng Bạc), du coton (Hàng Bông) des plantes médicinales (Lãn Ông), de la soie, des chaussures, de la mercerie, des objets votifs… À deux pas de ce fourmillement incessant se trouve la ligne de chemin de fer nationale. Construite en plein cœur de la ville, elle traverse des ruelles bordées d’habitations et de cafés miniatures dont les patrons vous indiquent quand vous coller au mur lorsqu’un train est annoncé !
Côté culture, Hanoï est l’une des perles de l’Asie du Sud-Est. Si le temps vous est limité, visitez en priorité le musée des Femmes du Vietnam. À travers une collection de 25.000 objets et documents visuels, il évoque le rôle des Vietnamiennes de toutes ethnies au sein de leur famille, des modes féminines et de leur implication dans l’histoire du pays. Foncez ensuite au Temple de la littérature qui a été pendant près de 900 ans un lieu d’érudition et d’enseignement pour l’aristocratie locale. Construit en 1070, ce temple confucéen est entouré de végétation et de bassins à l’eau émeraude, d’où émane une grande tranquillité.
À lire aussi :Au musée d’ethnographie de Hanoï, la richesse des cultures vietnamiennes
En dépit d’un vocabulaire qui semble tourner exclusivement autour du riz (il en existe 15 sortes) et du phô, ce bouillon agrémenté de nouilles de riz, de viande et d’herbes fraîches, la gastronomie vietnamienne et d’une variété infinie. Dès 11 heures, des cuisines sauvages éclosent peu à peu dans la capitale, jusqu’à former des marchés improvisés. Laissez-vous tenter par l’une de ces échoppes qui font la réputation de la street food hanoïenne, dont on estime la qualité à la longueur de la file d’attente. Le bon choix : un bánh mì, sandwich star de la cuisine de rue garni de viande grillée de porc, de pâté de foie, de carottes râpées et de tranches de concombre avec une sauce spécifique à chaque gargote.
Pour le café, on s’essaye au cà phê trúng, littéralement café à l’œuf. Composé d’un jaune cru fouetté avec du lait concentré et déposé sur une tasse de café noir, cette boisson exige une solide santé hépatique ! La formule aurait été inventée dans les années 1930 par un barman nommé Giang, qui a donné son nom à l’un des plus anciens cafés de Hanoï (1946). On le déguste à la Maison de Tet Decor, ancienne villa coloniale dont la terrasse offre une vue imprenable sur le lac de l’Ouest.
À lire aussi :La tutélaire Madame Hien, encensée par le pape des épices
Région de Sapa, patchwork culturel et rencontres ethniques
Depuis Hanoï, il faudra compter 6 heures de route pour atteindre la province de Lào Cai, au nord du pays, à la frontière de la Chine. De nombreuses compagnies privées comme Sapa Express ou Hà Lan assurent une liaison directe en minibus, de jour comme de nuit (environ 15 euros). Perchée à 1650 mètres d’altitude, la ville de Sapa, en perpétuel chantier, n’a rien d’un endroit charmant. Elle est toutefois le point de départ d’une myriade de randonnées vers les villages alentours (Bắc Hà, Cốc Ly…) où vous pourrez découvrir les traditions et modes de vie des minorités ethniques qui peuplent la région.
Chaque semaine, ces villages accueillent un marché traditionnel. Le dimanche, dans la petite bourgade de Bắc Hà, les ethnies Hmongs Fleuris, Hmongs Noirs, les Dzao Rouges et Verts se retrouvent pour vendre leur artisanat et leurs produits fermiers. Pour ces peuples des montagnes, c’est l’occasion d’échanger des nouvelles, de retrouver ses amis et de boire sans modération. Prévoyez une demi-journée pour partager des instants de vie avec les locaux, qui se feront un plaisir de vous initier aux spécialités gastronomiques locales.
Depuis Sapa, il est aussi possible de grimper jusqu’au plus haut sommet d’Asie du Sud-Est : le mont Phan Xi Păng, à 3 142 mètres d’altitude. C’est le seul endroit au Vietnam où quelques centimètres de neige viennent couvrir le paysage en hiver. Si un téléphérique facilite désormais l’accès, les plus sportifs tenteront l’ascension à pied (deux jours de trek) avant de se relaxer dans un bain avec vue sur les montagnes environnantes à l’Hôtel de la Coupole. Toutes les chambres de ce 5-étoiles, inspiré des tribus ethniques et de la haute couture française, sont dotées d’un balcon pour admirer le paysage sculpté par les rizières en terrasses.
Baie d’Hạ Long, panoramas et merveilles naturelles
D’après la légende, ce trésor du patrimoine mondial classé par l’Unesco en 1993, serait né de la colère d’un dragon, l’ancêtre mystique des Vietnamiens. En voulant domestiquer les courants marins, il aurait entaillé profondément la montagne avec des violents coups de queue. Les 1 600 pains de sucre, étonnants pics karstiques de toutes formes et de toutes tailles qui s’étendent sur des centaines de kilomètres, seraient le fruit de cet accès de rage.
Ce panorama d’îles et îlots recouverts de végétation se découvre à bord d’une jonque, voilier traditionnel en Asie. Lors d’une croisière, des arrêts sont prévus pour offrir la possibilité aux voyageurs de s’aventurer au plus près des criques, des villages de pêcheurs, ou des grottes, généralement à bord d’un kayak.
Pour un souvenir exceptionnel, on prolonge l’expérience avec une nuit à bord d’une jonque-hôtel privée. Plus onéreuse qu’une jonque collective, elle a l’avantage d’être de taille plus modeste (1 à 4 cabines) et peut ainsi passer par les chenaux plus étroits, s’arrêter sur plages inaccessibles aux gros bateaux et choisir un point d’ancrage à l’écart des autres touristes pour la nuit. Celles de la société Indochina Junk ont de vraies voiles, qui sont parfois hissées quand le temps le permet. Comptez entre 350 et 750 euros (selon la jonque choisie) pour une nuit en cabine double et un service de luxe.
À lire aussi :De la baie d’Along à Hai Phong, l’éveil du nouveau dragon d’Asie du Sud-Est
À 160 km au Sud d’Hạ Long City se trouve une autre merveille de la nature : la Baie d’Hạ Long terrestre. Moins fréquentée que sa grande sœur, elle dévoile de superbes pitons couverts de végétation et des monts rocheux dominant rizières, temples et pagodes. Depuis l’embarcadère du village de Tam Cốc, on part en excursion à bord d’une barque à rames pour explorer les grottes où ont été tournées des scènes du film Indochine. Avant de continuer le séjour, on s’accorde une nuit de répit au Tam Cốc Garden (environ 150 euros la nuit) dont la piscine offre une vue plongeante sur les rizières de ce paysage d’estampe.
À lire aussi :Filets et bric-à-brac dans la baie d’Along terrestre
Huế, cité culturelle et patrimoniale
Ancienne capitale impériale du Vietnam, Huế occupe toujours une place à part dans l’esprit des locaux. Cette ville située au centre du pays, à moins de 20 km de la mer, est divisée en deux zones : la citadelle, sur la rive nord de la rivière des Parfums qui serpente à travers la cité, et la partie moderne sur la rive sud, où se concentrent la majorité des hôtels, des restaurants et des services. Sa citadelle, protégée par des remparts, est le seul exemple d’une ville impériale du Vietnam existant encore aujourd’hui. Construite de 1804 à 1833 à l’initiative du fondateur de la dynastie des Nguyễn, elle s’inspire de l’architecture de la Cité interdite de Pékin avec des plans conçus dans les règles de l’art Feng Shui.
Après avoir posé ses bagages à l’hôtel Azerai La Résidence, villa Art déco des années 1930 avec chambres qui donnent sur la rivière des Parfums (environ 250 euros la nuit), on remonte ce même cours d’eau dans une barque à tête de dragon jusqu’aux mausolées des empereurs. Ces fastueux tombeaux royaux, disséminés dans la campagne alentour, entre rizières et collines, ont valu à la ville d’être inscrite au Patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Une journée est nécessaire pour visiter les plus importants. Impossible de quitter Huế sans un chapeau conique emblématique du pays, tradition de plus de quatre siècles perpétuée ici de génération en génération.
Hội An, quartier historique et lampions romantiques
Située à 135 km au sud de Huế, Hội An a miraculeusement survécu aux destructions de la guerre grâce à l’ensablement de sa rivière qui empêcha les navires américains de s’y aventurer. Jusqu’en 1995, elle n’était qu’un bourg fluvial oublié, mais un grand programme de restauration a révélé sa beauté cachée. On y admire aujourd’hui ses anciennes demeures bourgeoises (à l’instar de l’ancienne maison Tân Kỷ) et leur architecture en bois des XVIIe et XVIIIe siècles, qui ont valu au centre historique d’être classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Près de 800 édifices témoignent ainsi du mélange de cultures vietnamiennes, chinoises, japonaises et françaises qui fait la particularité de la ville, dont le quartier historique se visite à pied en une demi-journée.
Bien qu’elle soit envoûtante de jour, c’est une fois la nuit tombée que Hội An se révèle, illuminée par des milliers de lampions qui se reflètent dans la rivière Hoài. Hélas, son charme est parfois entaché par la sur-fréquentation des lieux. L’année dernière, le petit quartier historique a été fréquenté par plus de 3 millions de personnes ! Pour profiter de l’atmosphère nocturne dans le calme, on s’installe au restaurant Morning Glory Signature, à quelques mètres de l’incontournable pont-pagode japonais. Dans l’assiette ? Le Cao Lầu, plat typique d’Hội An que vous ne trouverez nulle part ailleurs dans le pays, composé de nouilles plongées dans un bouillon, de tranches de porc fumé, de soja, d’herbes aromatiques et de peau de porc frite.
À lire aussi :Vietnam : Hoi An, le culte des lumières
Pour refaire votre garde-robe, Hội An est un endroit de choix. La ville est réputée pour la confection de vêtements sur mesure, dans des délais imbattables (un ou deux jours selon le modèle demandé) et à des prix défiants toute concurrence. Les boutiques de tailleurs, implantées dans toutes les rues fréquentées du quartier historique, rivalisent de techniques pour attirer les touristes. Chez Yaly, enseigne haut de gamme, la qualité de tissu est constante, les commandes traitées sur place et les tailleurs suffisamment expérimentés pour réaliser des coupes complexes.
Hồ Chí Minh-Ville (Saïgon), passé colonial et gratte-ciel futuristes
L’arrivée dans le vacarme pétaradant des rues d’Hồ Chí Minh-Ville (il y aurait plus de 8 millions de scooters) peut déstabiliser le voyageur. Capitale économique du pays, elle ne dégage pas le même charme que sa voisine du Nord. Celle que tout le monde au Vietnam continue d’appeler Saïgon, son nom jusqu’en 1975, est une cité trépidante, entreprenante et frondeuse où les gratte-ciel poussent plus vite qu’il ne faut de temps pour le dire. C’est ici que s’est amorcé le décollage du pays et son niveau de vie est toujours largement supérieur au reste du Vietnam.
À lire aussi :Saïgon, néons et gâteau en goutte de pluie
Si vous y atterrissez, il faudra entre 30 et 45 minutes selon la circulation pour rejoindre le centre-ville. Pour bénéficier d’un prix fixe (8 euros), il est nécessaire d’acheter un coupon au bureau des taxis près de la sortie de l’aéroport. D’autres taxis à compteur gravitent autour de l’aéroport. Les travaux de la première ligne de métro, alternative plus rapide, devraient être achevés en octobre 2021.
À l’instar des arrondissements de Paris, de Lille ou de Marseille, la ville est divisée en 12 quan, terme issu du français « quartier ». L’essentiel des monuments touristiques, des musées, des hôtels et des restaurants se concentrent dans le district numéro 1, bordé à l’est par la rivière de Saïgon. C’est ici que se trouve l’hôtel The Myst Dong Khoi, bulle de sérénité dans l’effervescence de la ville où poser vos valises. Chacune de ses chambres, à la décoration néo-rétro, est dotée d’un jacuzzi, et sa piscine extérieure offre une vue imprenable sur les rives du Saïgon (environ 80 euros minimum la nuit).
Pour en apprendre davantage sur l’histoire de la ville et de son peuple, commencez votre visite par le Palais de la Réunification. Passez ensuite devant la cathédrale Notre-Dame de Saïgon, ancien repère visuel de la ville, qui a peu à voir avec son homologue parisienne dont elle est censée s’inspirer. Intéressante pour le mélange de styles néo-roman et néo-gothique de sa façade en pierre et brique rouge, ne perdez pas votre temps à l’intérieur. Située sur la même place, la Poste centrale mérite en revanche qu’on s’y attarde. Cette perle de l’architecture coloniale aux allures de gare ferroviaire est supportée par une superbe charpente métallique que l’on doit à Gustave Eiffel. Un endroit bien choisi pour poster ses cartes postales !
À lire aussi :À Saïgon, temples du culte, de l’histoire et du tourisme
Pour prendre le pouls de la Saïgon moderne et vibrante, finissez votre journée avec un cocktail sur l’un de ses nombreux rooftops, idéalement à l’heure du coucher du soleil. Nos préférés : le Chill Sky Bar, le Skyloft by Glow et le Broma not a bar. Les noctambules finiront la soirée au Bar Eon, au 51ème étage de la tour Bitexco (262 m), pour danser avec la ville à ses pieds.
Envie d’une parenthèse rurale ? À 70 km de la métropole (1h30 de bus) se déploie le delta du Mékong, formé par les alluvions et les sédiments déposés par le fleuve. Cette région très fertile surnommée le « grenier à riz du Vietnam » est située à l’extrémité sud du pays, entre la frontière du Cambodge, la mer de l’Est et le golfe de Siam. Entre les villes de Mỹ Tho et Cà Mau, elle est quadrillée par une multitude de canaux verdoyants, de rizières, de jardins fruitiers et de villages qui vivent au rythme du fleuve. Les fans de Marguerite Duras y retrouveront certains des lieux évoqués dans L’Amant, où elle narre sa liaison passionnelle avec Huỳnh Thủy Lê, un riche chinois de Sadec, petite ville coloniale française du delta du Mékong appelé Cochinchine dans les années 1920-1930. Soyez toutefois vigilants : des crues peuvent se produire brutalement dans le delta entre mi-août et mi-septembre.
À lire aussi :Delta du Mékong, trois cerceaux dans un triangle
Phú Quốc, détente au paradis
Ses collines boisées, ses longues plages sauvages bordées de palmiers et ses eaux mirifiques propices au snorkeling confèrent à cette île, la plus grande du Vietnam (585 km2), des allures de carte postale. Au large des côtes du Cambodge, elle est accessible depuis Hồ Chí Minh en 50 minutes de vol via Vietnam Airlines (5 vols par jour, entre 30 et 70 euros le billet aller/retour selon la saison). Outre ses paysages qui encouragent le farniente, Phú Quốc est aussi connue pour sa production de poivre noir, l’un des plus parfumés du pays, pour sa sauce nước mắm et pour ses perles de culture, directement vendues dans la ferme réputée de Ngọc Hiển. On réserve une chambre à La Véranda (à partir de 200 euros par nuit), maison à l’architecture coloniale cachée au bout d’un chemin de terre. Les chambres sont nichées dans la végétation tropicale, en bordure de plage. S’il est possible de faire le tour de l’île en deux jours, au guidon d’une moto, le meilleur moyen de locomotion pour l’explorer, on pourrait avoir envie de s’y attarder…
Nos conseils d’itinéraires
À 15 heures de voyage en moyenne depuis la France, le Vietnam n’est pas une destination de court séjour. Le territoire, étendu sur une distance de près de 1 800 km, se divise en trois régions distinctes : le Nord, le Centre et le Sud. En une semaine, vous ne pourrez découvrir qu’une seule partie du pays (le Nord de préférence). Pour avoir un aperçu plus satisfaisant du pays, voici nos suggestions pour des circuits de différentes durées :
● Itinéraire 1 (12 jours)
Atterrir à Hanoï (3 jours), séjour dans la région de Sapa (3 jours), baie d’Hạ Long (2 jours), Huế (1 jour), Hội An (1 jour), retour depuis Hồ Chí Minh-Ville (2 jours).
● Itinéraire 2 (15 jours)
Atterrir à Hanoï (3 jours), région de Sapa (2 jours), baie d’Hạ Long (2 jours) et baie d’Hạ Long terrestre (2 jours), Huế (1 jour), Hội An (1 jour), Hồ Chí Minh-Ville (2 jours), Phú Quốc (2 jours).
Comment se déplacer
De nombreux itinéraires de bus existent, le réseau ferroviaire s’améliore d’année en année et les transports vietnamiens sont relativement confortables et ponctuels. Malgré tout, les voyages restent assez lents. Pour parcourir de longues distances entre les différentes villes de son itinéraire, le recours à des voitures avec chauffeurs à la journée ou à des minibus privés se justifie. Les hôtels peuvent généralement s’occuper de planifier le trajet à votre place. Pour traverser le pays de Hanoï à Hồ Chí Minh-Ville, optez pour un vol interne.
En ville, les applications de transports telles que Grab et PassApp permettent de gagner du temps avec la négociation du prix de la course (prix fixe), mais elles requièrent un accès à Internet pour la commande.
Quand partir au Vietnam?
De septembre à avril, lors de la saison sèche. Avec son territoire très étendu en longueur, près de 3300 km de côtes et des zones enfermées dans les terres, il est toutefois difficile de parler d’un climat homogène à l’échelle du pays. Les hivers sont froids et brumeux au Nord, tandis que le Sud profite d’une chaleur humide quasiment toute l’année (en subissant de plein fouet la mousson en juillet-août). On privilégie donc un séjour au Nord entre septembre et novembre, quand les températures sont agréables, et on visite le Sud de préférence entre décembre et avril. Pour l’île de Phú Quốc, la période idéale pour la plongée s’étend de novembre à mai.
Si un départ est prévu entre la dernière semaine de janvier et la troisième semaine de février, faites attention aux dates du Têt, la fête la plus importante au Vietnam. Elle marque la fin d’une année lunaire et l’arrivée du printemps, d’où son nom qui signifie « fête de la Première Aurore ». Les Vietnamiens sont nombreux à profiter de ces trois jours fériés pour prendre des vacances : les monuments et les restaurants ferment leurs portes, les hôtels affichent complet, les avions sont bondés et les transports publics fonctionnent au ralenti. Loin d’être une période idéale pour le voyageur étranger.