5 épaves englouties à voir le long des côtes françaises
Avec 5853 kilomètres de côtes, criques, baies, presqu’îles, falaises, la France métropolitaine constitue un territoire fabuleux pour les amoureux d’épaves. Parmi les 6000 recensées, nous en avons sélectionné cinq.
Si le monde entier connaît le RMS Titanic, rares sont ceux qui savent qu’un paquebot transatlantique de 168 mètres de long est immergé au sud de Saint-Nazaire depuis le 17 juin 1940. Le RMS Lancastria, dont le nom évoque pire désastre maritime britannique. Par respect pour les plus de 5000 personnes disparues, c’est une épave que les plongeurs n’abordent pas, alors que sa faible profondeur (-12 à 26 m) permettrait de la parcourir aisément. Classée cimetière marin en 2006, elle est désormais totalement interdite d’accès.
Loin d’être anodine, l’exploration d’une épave est toujours un moment d’intense émotion. Entrailles d’un paquebot, cales d’un cargo, cockpit d’un avion, kiosque d’un sous-marin titillent l’esprit et questionnent les âmes. Derrière ces tôles froissées, ces hélices brisées, ces ailes recroquevillées, se cachent des histoires que la plongée sous-marine maintient à flot. Nurseries et refuges pour poissons et crustacés, les épaves entament leur seconde vie.
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Où ?
Port-en-Bessin-Huppain (14).
Son histoire
Réquisitionné en 1942 par l’US Navy, ce paquebot de la Grace Line fut rebaptisé en hommage à la militante américaine pour les droits des femmes. En approche d’Omaha Beach le 7 juin 1944, il heurte une mine, coule mais l’équipage est évacué.
La plongée
Si l’arrière du bateau est endommagé, son avant est intact, avec canon de défense et deux mâts de charge à l’avant de la passerelle. Les crustacés aiment s’y coller et la petite faune s’y réfugier.
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Où ?
Son histoire
Cet escorteur américain livré à la France par les États-Unis en 1947 sombre au mouillage, dans la nuit du 15 au 16 septembre 1950, après avoir heurté une mine allemande.
La plongée
Déchirée en deux par la mine sur l’arrière au niveau des machines, la frégate gît entre 15 et 25 m de fond, ses deux hélices et son safran restés intacts. Dépolluée de son mazout en 2010, l’épave est idéale pour les débutants. Congres, blennies, tacauds ou Saint-Pierre batifolent dans ses entrailles, tandis que nudibranches et ascidies ont colonisé la coque.
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Où ?
À 23 milles des Sables d’Olonne (85).
Son histoire
Long de 119 mètres, ce paquebot mixte (passagers/fret) coule par une nuit de tempête, le 12 janvier 1920. 34 personnes sur 602 survivent. L’épave ne fut localisée que dans les années 1980.
La plongée :
Réservée aux plongeurs aguerris (- 48m). Son étrave très bien conservée, avec l’ancre sur le sable, est légèrement inclinée. Les six chaudières sont visibles dans un entrelacs de poutres et de tôle. Très poissonneuse, l’épave nécessite plusieurs visites.
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Marseille (13).
Son histoire :
Construit en 1877, ce cargo anglais de 70 mètres de long pour 10 mètres de large, coule avec son chargement de minerai de plomb au nord de l’île de Planier, sans voir son phare perdu dans la nuit de brouillard du 18 au 19 février 1928.
La plongée :
Hélice et gouvernail sont les endroits les plus symboliques et les mieux conservés (-33m). Le bastingage est visible ainsi qu’une partie du pont, la chaudière et les machines. Colonisée par des gorgones, l’épave fournit un refuge aux poissons.
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Annecy (74).
Son histoire :
Mis en service le 23 mai 1909, ce bateau à roues à aubes à vapeur a transporté des passagers sur le lac jusqu’en 1965. Coulé dans des circonstances assez floues la nuit du 12 au 13 mars 1971, avec suspicion de fraude à l’assurance.
La plongée :
Possible de mi-avril à fin octobre en combinaison étanche ou en néoprène 7 mm. Il repose à plat par 42 mètres de fond (5°C) : « Il fait noir mais la visibilité est bonne, explique Jean-Marc Bel du club Aquaventure. On descend sur la proue, on explore le pont, on entre dans deux salons dont l’un contient la plaque en marbre d’un billard. On regarde le poste de pilotage, mais on n’y entre pas ».
Nos conseils
- Ne pénétrez pas dans une épave si vous êtes claustrophobe.
- Ne quittez jamais votre binôme.
- Gardez toujours un œil sur un point de sortie.
- Ne plongez pas si vous ne maîtrisez pas votre flottabilité. Les sédiments soulevés transforment vite l’épave en cave sombre.
- Dans les recoins d’un paquebot, plongez avec un fil d’Ariane et deux lampes.
- Ne touchez rien : chaque morceau de métal peut être tranchant. Vérifiez la validité de votre vaccin antitétanique.