«Bienheureux les touristes qui se sont tournés vers des professionnels plutôt que de partir seuls»


«Compte tenu de l’évolution de la crise sanitaire et des derniers développements et décisions en matière de restriction de voyages, le SETO (Syndicat des Entreprises du Tour Operating), s’est à nouveau réuni avec les principaux tour-opérateurs (TO) opérant sur le marché français» afin de leur recommander «que tous les départs de voyages à forfait jusqu’au jeudi 30 avril inclus soient reportés avec émission d’un à valoir valable jusqu’au 31 décembre au minimum», a-t-on appris ce mardi 17 mars auprès de René-Marc Chikli, président du SETO.

Ainsi en 24 heures à peine, la possibilité de report des séjours, avec avoir plutôt que remboursement, validée par le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, s’est élargie d’un mois. Pour l’ensemble des professionnels du tourisme que nous avons interrogés, «l’urgence est au rapatriement», comme le dit Thierry Orsoni, directeur de la communication du Club Med ou encore Gilbert Cisneros, le président d’Exotismes, qui juge qu’il est «trop tôt pour s’exprimer sur autre chose».

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«Il reste 20.000 touristes français à l’étranger à rapatrier, notamment aux îles Canaries, en République Dominicaine, aux Philippines, en Tunisie, et 9 000 au Maroc», a précisé Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, lors d’une conférence de presse téléphonique. Cette dernière était organisée à l’issue d’une réunion avec les différents acteurs du tourisme sur le coronavirus et ses conséquences sur le secteur, ce mardi après-midi.

Jean-Baptiste Lemoyne a insisté sur la possibilité de reporter les séjours avec des avoirs pour maintenir à la fois «la trésorerie des agences et l’intérêt du consommateur». «Cette mesure figurera dans le plan d’urgence gouvernemental», a souligné le secrétaire d’État, indiquantqu’ «une demande d’annulation des prestations impliquerait la faillite d’un certain nombre d’agences, et donc leur incapacité à rembourser.»

Cette crise nous amène à innover dans nos conditions de vente. Il y a des choses qui vont changer durablement dans les services, l’assistance, l’accompagnement et la solidarité dans les coups durs.

Arthur Courtinat, Les Maisons du Voyage

«Cette crise va permettre de comprendre que partir avec un voyagiste qui supporte les risques plutôt que d’être seul livré à soi-même, c’est quand même pas mal», affirme Fabrice del Taglia, directeur général de Nomade Aventure (groupe Voyageurs du Monde). «Aujourd’hui, il y a une adaptation de nos conditions de vente à la réalité», poursuit Arthur Courtinat, directeur général des Maisons du Voyage (propriété du groupe Figaro). «Toute réservation confirmée dans les prochaines semaines pour l’année qui vient pourra être reportée sans frais à une autre date ou pour une autre destination jusqu’à 20 jours avant le départ, afin de ne pas être prisonnier de son projet», précise-t-il.

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Difficile de se projeter quand l’heure est à l’inquiétude du confinement. Lui-même s’avoue plus préoccupé «par les clients en quarantaine au Vietnam». Mais il poursuit: «Cette crise nous amène à innover dans nos conditions de vente. Il y a des choses qui vont changer durablement dans les services, l’assistance, l’accompagnement et la solidarité dans les coups durs.»

D’une ampleur sans précédent, le Covid-19 place les spécialistes du tourisme en Asie en particulier dans une situation «ubuesque», sans commune mesure avec l’épidémie de Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère) en 2003, qui ne s’était pas propagée hors du marché asiatique. «Ce qui est ubuesque, c’est que nos destinations, Chine en tête, sortent doucement de la crise, bien qu’il faille faire attention à l’effet ‘’rebond’’, mais nous ne pouvons plus y envoyer de clients, notamment au Vietnam et en Thaïlande, à cause des risques de confinement intempestifs à destination», confie Guillaume Linton, directeur général d’Asia, qui fait partir environ 29.000 Français chaque année.

Bienheureux les touristes qui se sont adressés à des professionnels, en veille permanente, qui les informent et les assistent, les sécurisent financièrement

Guillaume Linton, Asia

«À ce stade, pour parler positif, bienheureux les touristes qui se sont adressés à des professionnels, en veille permanente, qui les informent et les assistent, les sécurisent financièrement», insiste-t-il. Et déjà des candidats au départ s’exprimeraient. «Les passionnés du long courrier ne réagissent pas comme le grand public. Ils sont déjà quelques uns à faire des réservations pour la fin de l’année», observe encore le dirigeant, qui se réjouit que 18% de ces voyageurs avertis souhaitent encore voyager en Chine. La destination était déjà pénalisée avant le coronavirus par l’exigence d’empreintes digitales pour l’obtention d’un visa depuis l’été dernier. Ce spécialiste pressent un regain d’intérêt qui pourrait inverser les courbes pour le second semestre vers l’Asie, désertée par des touristes chinois qui, selon lui, ne devraient pas retrouver la route des vacances avant 2021 .

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