entre terre et mer, une escale au rythme des voiles
GUIDE – La Semaine du golfe du Morbihan fera bientôt vibrer les quais pour sa 13e édition. Un rendez-vous incontournable pour célébrer la mer et découvrir l’âme de cette cité portuaire.
Tous les deux ans, c’est le même frisson. Le golfe du Morbihan, cette mer intérieure constellée d’îles, se transforme en théâtre marin à ciel ouvert. Du 26 mai au 1er juin, la Semaine du golfe du Morbihan revient pour sa 13e édition, événement unique en Europe, où le meilleur du patrimoine maritime vivant prend le large. Pendant une semaine, plus de 1400 bateaux – yoles, voiles-avirons, sloops, sinagots, yachts classiques ou trois-mâts de 50 mètres – sillonneront les eaux scintillantes, répartis en treize flottilles bien identifiables.
Chaque jour, le cortège se déploiera d’un port à l’autre : Locmariaquer, l’île d’Arz, Le Logeo, Larmor-Baden, Saint-Goustan… Les escales s’égrènent comme autant de haltes festives, où marins, curieux et musiciens font vibrer les quais entre concerts, dégustations et feux d’artifice. À Vannes, le clou du spectacle est attendu le samedi 31 mai à 17 heures, lors d’une grande parade finale, véritable chorégraphie nautique. Cette année, la manifestation rend hommage aux liens entre mer et terre, alors que les mégalithes du sud de la Bretagne visent leur inscription au Patrimoine mondial de l’Unesco en juillet prochain. Une invitation à redécouvrir ce paysage habité, entre pierres levées et voiles gonflées, où la culture bretonne se raconte autant sur l’eau que sur terre.
La Semaine du golfe du Morbihan, du 26 mai au 1er juin. Tél. : 02 21 02 56 20.
Le Figaro
Visites
1. Vannes l’historique, entre port et remparts
Depuis le port, où les mâts tintinnabulent au vent, on rejoint la vieille ville par la place Gambetta et la porte Saint-Vincent, flanquée de ses tourelles. Derrière les remparts du XVe siècle, Vannes déroule ses maisons à pans de bois, ses hôtels particuliers, ses lavoirs fleuris qui bordent la Marle. Ici, le décor médiéval prend vie au rythme des galeries, des librairies et des terrasses animées.
Autour de la cathédrale Saint-Pierre, la tour du Connétable, la porte Prison ou le château de l’Hermine rappellent le passé du duché. En poursuivant jusqu’au quartier Saint-Patern, le plus ancien de la ville, le tempo ralentit. On y flâne entre placettes pavées, échoppes d’artisans, façades de guingois et l’église éponyme, étape du Tro Breiz, le pèlerinage des sept saints fondateurs de Bretagne. Çà et là, affleurent les vestiges de Darioritum, l’ancienne cité gallo-romaine, comme autant de strates de mémoire que la ville continue de faire résonner sous ses pas.
Photo presse
En écho à cette histoire ancrée, l’exposition « YS », du photographe Benjamin Deroche et de l’écrivain Philippe Le Gouillou, à voir au Kiosque (esplanade Simone-Veil), revisite en images et en mots la légende bretonne engloutie, dans une scénographie à ciel ouvert. Accès libre et gratuit.
Office du tourisme, quai Éric-Tabarly. Tél. : 02 97 47 24 34.
Exposition « YS », de Benjamin Deroche, jusqu’au 1er juin. Ouvert tous les jours de 10 h à 13 h et de 14 h à 18 h. Esplanade Simone-Veil sur la rive droite du port. Tél. : 02 97 01 62 27.
2. La Cohue, un musée entre pierre et futur
Direction de la communication – Ville de Vannes
Face à la cathédrale, l’ancien marché médiéval de La Cohue abrite depuis plus de quarante ans le Musée des beaux-arts. Ici, les expositions temporaires font dialoguer art contemporain et architecture séculaire. Jusqu’au 4 janvier 2026, Éloge de la craquelure, de Marc Didou, investit les lieux : installations, bronzes et dessins y explorent la matière en mutation. Entrée gratuite. Le musée quittera La Cohue d’ici fin 2027 pour s’installer dans le château de l’Hermine, avec une extension contemporaine en cours de conception.
Musée des beaux-arts de Vannes, La Cohue, 15, place Saint-Pierre. Tél. : 02 97 01 63 00. Plein tarif : 5 €, gratuit moins de 26 ans.
Où dormir ?
3. Domaine du Liziec, MGallery Collection
À quelques minutes du centre, cette ancienne propriété seigneuriale conjugue noblesse bretonne et audace contemporaine. Le parc, ponctué d’arbres tricentenaires, de buis taillés, d’un jardin des simples et d’un potager, compose une toile verte à la française – ou plutôt « à la régulière », comme le glissent ses propriétaires. Les 71 chambres et suites, dont certaines nichées dans le château historique, mêlent mobilier design, matières naturelles et clins d’œil au patrimoine. Un spa raffiné avec piscine, une brasserie élégante et la table gastronomique d’Olivier Samson complètent ce refuge de caractère, ancré dans son époque. À partir de 160 € la nuit.
Domaine du Liziec, MGallery Collection, Route de Rennes. Tél. : 02 22 07 50 15.
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4. Maison de la Garenne
Hervé Le Reste
Face aux remparts et à deux pas du port, cette maison d’hôtes de charme abrite cinq chambres douillettes, une suite et un vaste jardin insoupçonné en plein centre-ville. Mobilier ancien, parquet ciré, petit déjeuner maison : l’atmosphère est feutrée, l’accueil discret et attentionné. Un spa avec bain à remous et hammam complète ce havre raffiné, idéal pour les voyageurs en quête d’authenticité vannetaise. À partir de 120 € la nuit.
Maison de la Garenne. 2, rue Sébastien-de-Rosmadec. Tél. : 02 97 67 00 31.
Bonnes tables
5. Chez Marcelle, l’iode à cœur ouvert
Ouvert en plein Covid, ce petit bar à huîtres a trouvé sa place le long de la cathédrale. Ici, tout est sourcé localement : huîtres du golfe, rillettes de sardines maison, saumon fumé de l’artisan Chauchard, à Arzon. On pioche dans les planches terre-mer, on trinque autour de vins bien choisis et, souvent, on termine sur un kouign-amann ou un fondant au chocolat. Accueil comme à la maison. Marcelle, c’est simple, vrai, et ça fait du bien.
Chez Marcelle, 13, rue Saint-Guenhaël. Tél. : 02 97 49 70 95.
6. Empreinte, l’intime qui marque
Yan Bernard-Guilbaud / Le Figaro
Dans une maison discrète, Baptiste et Marine Fournier distillent une cuisine de saison enracinée dans le vivant. Produits du marché, circuits courts, vins nature, assiettes franches et lisibles : feuille à feuille de céleri, agneau du Vincin, sablé aux pommes et coing. 22 couverts seulement, un décor chiné et une étoile verte Michelin en reconnaissance d’un vrai engagement. Une adresse rare où il faut réserver.
Empreinte. 15, place Valencia. Tél. : 02 97 46 06 42.
7. La Table du Liziec, terroir grand style
Photo presse
Trois toques Gault & Millau et le titre de « table remarquable » après quatre mois d’ouverture seulement, une cuisine précise : le chef Olivier Samson fait parler son terroir breton avec élégance et instinct. Dans le cadre sobre et feutré du Domaine du Liziec, on savoure des assiettes inspirées – langoustine rôtie au poivre de Timur, spaghetti de pomme de terre au caviar, ou agneau de lait des Pyrénées. Une partition subtile, évolutive et toujours juste ; sans oublier un pâtissier très doué, Nathan Mégret. On y file avant la consécration au Guide Michelin. Menu en 4 actes (95 €), menu en 7 actes (145 €).
Table du Liziec, Domaine du Liziec Vannes, MGallery Collection, 20 route de Rennes. Tél. : 02 22 07 50 15.
Expériences
8. Le marché, un festin pour les sens
Tourisme Morbihan
Les mercredis et samedis matin, la place des Lices s’éveille au son des paniers que l’on remplit et des voix qui chantent l’accent du coin. Au pied des façades à pans de bois, les étals s’installent dans une élégante pagaille : légumes bio de Baden, fraises de Plougastel, andouille de Guémené, crêpes fumantes et bouquets d’artichauts. On déguste une huître debout, un verre de blanc à la main, on discute avec les producteurs, on flâne sous les halles ou jusqu’à la poissonnerie. Le marché de Vannes n’est pas qu’un ravissement pour les papilles, c’est une manière de vivre, un rendez-vous joyeux entre ville et terroir, où le golfe se goûte avant même d’être exploré.
Marché de Vannes, place des Lices.
9. La Traverse, culture libre en devenir
Sur la rive gauche du port, dans l’ancienne DDE, La Traverse s’apprête à ouvrir ses portes. Ce nouveau tiers-lieu, imaginé par la société 1pact, prolonge l’esprit de DéDalE et du projet Bref avec une ambition : mêler création, musique, gastronomie et convivialité. Au programme : ateliers d’artistes, expositions d’art urbain, DJ sets, bar et bientôt une cuisine. « On expérimente, on croise les formats, on fait circuler les idées », résume Céline Lefèvre, directrice du lieu. En lien avec des partenaires comme Cinécran, La Traverse entend devenir un espace de liberté artistique à ciel ouvert.
8, rue du Commerce. Du mercredi au dimanche, de 16 h à minuit sauf les vendredis et samedis, de 16 h à 1 h.
Excursions
L’île d’Arz, la discrète insulaire
OT Golfe
À seulement quelques minutes de bateau depuis Vannes, Arz déroule sa douceur entre chemins bordés de murets, maisons de capitaines et marais paisibles. Le bourg, à 2 kilomètres de la cale de Béluré, charme avec ses jardins luxuriants, son église du XVIIIe et ses linteaux sculptés d’ancres et d’hippocampes. On loue un vélo à l’embarcadère, direction le moulin à marée de Berno, les mégalithes de Liouse ou la presqu’île de Bilhervé, havre d’oiseaux marins. Plus calme que sa voisine l’île aux Moines, Arz cultive un art de vivre insulaire, enraciné dans une tradition maritime toujours vivante.
Île d’Arz. Accès depuis la gare maritime de Vannes, avec les Bateaux-Bus du Golfe. Tarifs : 13,80 € l’aller-retour pour un adulte, 8,20 € pour un enfant.
Gavrinis et Er Lannic, les pierres levées du golfe
OT Golfe
Depuis Larmor-Baden, une boucle de 2 h 30 embarque les visiteurs dans un voyage à rebours du temps, entre traversée commentée et exploration du cairn de Gavrinis. Ce chef-d’œuvre du néolithique, sculpté de haches, spirales et serpents, semble dialoguer avec les eaux du golfe. Unique au monde ! En mer, le bateau glisse ensuite le long de la double enceinte d’Er Lannic, mystérieusement posée sur une île interdite au pas humain, visible seulement depuis les flots. Ces pierres, figées dans la lumière marine, racontent une histoire millénaire entre l’homme et le paysage. Car, ici, les rives du Morbihan forment un théâtre unique au monde : une concentration vertigineuse de sites mégalithiques en résonance avec la mer. Un patrimoine d’une richesse exceptionnelle, qui, depuis 2012, fait l’objet d’un projet collectif porté par l’association Paysages de mégalithes. Un souffle d’éternité, suspendu entre silence, archéologie et bruissement des marées.
Billet circuit Er Lannic adulte : 24 €, enfant (4/10 ans) : 7 €. Toutes les visites sont organisées dans le cadre de tours guidés. Réservation obligatoire.
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