mais que devient Santorin ?

La vie reprend doucement son cours à Santorin. Après un mois de fermeture, les écoles et les administrations ont rouvert le 4 mars, certains commerces et restaurants se préparent pour la saison touristique et près de la moitié de la population, soit 5500 personnes, est revenue sur l’île des Cyclades.

Les hôtels, eux, s’apprêtent, en repeignant leurs façades à la chaux, et remplissent à nouveau leurs piscines, vidées par précaution. Mais les longues semaines de tremblements de terre à répétition, avec ses centaines de secousses entre le 26 janvier et fin février va laisser des traces. D’après les chiffres officiels, il n’y a pas eu un nombre significatif d’annulations pour les réservations existantes. Les nouvelles restent limitées.

Une centaine de sismologues sur place

« Personnellement j’encaisse une chute de 20% et, à moins d’une vague de réservations de dernière minute vers notre île, je doute que l’on rattrape ce déficit » affirme Nikos Nomikos, propriétaire de l’hôtel Lilium sur la Caldera et président des commerçants de l’île.

« Certes il y avait de nombreuses secousses mais elles étaient tellement faibles qu’on ne les ressentait plus. Aujourd’hui, il y a en permanence une centaine de sismologues sur l’île. Ils contrôlent sans relâche la moindre activité suspecte », ajoute-t-il.

Petites secousses et manque d’information

Les secousses n’ont pas totalement disparu. Mais elles sont plus rares et plus faibles. Et force est de constater que la saison touristique commence avec deux mois de retard. L’an dernier, le premier bateau de croisière, s’approchait de Santorin début février et les vols directs depuis l’étranger, avaient démarré à la même période. Cette année, les vols directs d’Air France, par exemple, depuis Paris ne débuteront que le 7 juin depuis Paris. Ce début de saison avorté a poussé 3 à 5 % des 13 000 employés saisonniers à choisir d’autres destinations pour travailler cet été.

Pour l’association des hôteliers de l’île, le problème réside surtout dans le fait qu’ils ne peuvent faire aucun projet, ni avoir de perspective en raison du manque d’informations des autorités.

Téléphérique

« À ce jour et malgré nos démarches, nous n’avons pas reçu d’instructions claires et explicites concernant le fonctionnement de notre île pendant la saison touristique qui commence dans quelques jours», a annoncé le président de l’association Antonis Pagonis dans un communiqué.

Ce dernier ajoute qu’il reçoit également des informations contradictoires sur ce fonctionnement, ce qui les empêche de donner des réponses claires aux clients intéressés. Par exemple, les professionnels ne savent pas exactement quand le téléphérique reliant le port de Thira à ses petites ruelles, sera de nouveau en service.

De même pour le port de Thira, toujours inaccessible aux navires de croisière. Ils doivent à nouveau desservir Santorin à partir du 23 mars prochain, avec l’arrivée du Celestyal et ses 1200 passagers. Pour le moment, il jettera son ancre près du port d’Athinio et des embarcations se chargeront de transporter les passagers vers l’île. Mais quid des 4 navires de croisière qui suivront avec un total de 4 800 passagers? Et au mois d’avril, avec 35 autres bateaux de croisière qui sont attendus?

1% du PIB

Selon les données de l’Association des ports grecs, en 2023, dans 49 ports du pays, le nombre total d’arrivées de navires de croisière s’élevait à 5 230 et le nombre de passagers à 7 003 150, contre 4 629 650 en 2022. Et Santorin figure en tête des ports les plus prisés, drainant ainsi des milliers de touristes, mais aussi une manne financière pour l’économie du pays. La seule île de Santorin représente… 1% du PIB grec.

En visite sur l’île mondialement connue, Olga Kefalogianni, ministre grecque du tourisme, a tenté de rassurer en annonçant un dédommagement des professionnels ainsi que le lancement d’une campagne de publicité rassurante pour faire revenir les visiteurs au plus vite.

En vidéo – Grèce : découverte d’une statue antique « près de poubelles »