Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
Un séjour à l’étranger implique pour tout voyageur de prendre certaines précautions en matière de santé. La rubrique ci-dessous mentionne les indications essentielles. Ces indications ne dispensent toutefois pas le voyageur d’une consultation chez son médecin traitant et/ou dans un centre hospitalier, suffisamment longtemps avant la date de départ pour permettre le rappel des vaccins.
AVANT LE DÉPART
• Frais d’hospitalisation et dépenses de santé
Afin de faire face aux frais d’hospitalisation et aux dépenses de santé, parfois très élevés à l’étranger, il est impératif de disposer d’un contrat d’assistance ou d’une assurance permettant de couvrir tous les frais médicaux (chirurgie, hospitalisation, etc.) et de rapatriement sanitaire, au risque de ne pas avoir accès aux soins, y compris en cas d’urgence vitale. Ces frais ne pourront en aucun cas être pris en charge par l’ambassade ou les consulats généraux de France sur place.
• Recommandations pour votre santé
Consultez si besoin votre médecin traitant ou un centre de vaccinations internationales pour faire une évaluation de votre état de santé, et bénéficier de recommandations sanitaires, notamment sur les vaccinations.
Consultez éventuellement votre dentiste avant votre départ.
Constituez votre pharmacie personnelle en conséquence et n’emportez que les médicaments nécessaires ; ne consommez jamais des médicaments achetés dans la rue (risque de contrefaçons). Pour plus d’informations, consultez la fiche “Informations pratiques”.
• Vaccinations
- La vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire (à pratiquer dans un centre agréé). Le carnet international de vaccination faisant mention de cette vaccination est exigé à l’entrée sur le territoire camerounais.
- Certaines vaccinations sont recommandées : assurez-vous d’être à jour dans vos vaccinations habituelles ainsi que celles liées aux zones géographiques visitées.
- La mise à jour de la vaccination diphtérie-tétanos-poliomyélite (DTP) est recommandée, ainsi que la vaccination rubéole-oreillons-rougeole (ROR) chez l’enfant ; la vaccination antituberculeuse est également souhaitable.
- Autres vaccinations conseillées : en fonction des conditions locales de voyage, les vaccinations contre la fièvre typhoïde et les hépatites virales A et B peuvent être recommandées.
- Il est fortement recommandé d’être vacciné contre la méningite bactérienne A + C + Y + W135.
- La vaccination contre la rage peut également être proposée dans certains cas, en fonction des conditions et lieux de séjour. Demandez conseil à votre médecin ou à un centre de vaccinations international.
RISQUES SANITAIRES
• Choléra
Plusieurs cas de choléra ont été recensés dans le Nord du Cameroun, et notamment dans les districts de santé Mayo Oulo, Golombe, Guider, Garoua I, Garoua II, Ngong, Gaschiga, Pitoa et Bibemi. Les travailleurs humanitaires intervenant dans l’Extrême Nord sont appelés à faire preuve d’une grande vigilance du fait du risque de transmission frontalière renforcé par les mouvements de population entre le Nigéria et le Cameroun.
Le choléra est une infection digestive bactérienne grave qui se transmet par la consommation d’aliments souillés crus ou mal cuits ou d’eau contaminée. Elle se manifeste notamment par des diarrhées aiguës et/ou des vomissements, et peut entraîner la mort en quelques heures en l’absence de traitement.
Il est recommandé de respecter les règles d’hygiène classiques (se laver régulièrement les mains, ne consommer que de l’eau en bouteilles, peler les fruits et légumes, manger des aliments cuits, utiliser des installations sanitaires). Les personnes présentant les signes de l’affection (diarrhée liquide, vomissements, fièvre et faiblesse générale) doivent consulter un médecin en urgence.
• Maladies transmises par les moustiques
Paludisme
Le paludisme (ou malaria) est une maladie parasitaire (potentiellement grave) transmise par les piqûres de moustiques. Il existe deux formes de prévention complémentaires du paludisme : la protection contre les moustiques et le traitement médicamenteux. Les mesures classiques de protection contre les moustiques durant la soirée et la nuit sont fortement recommandées (cf. ci-après).
Pour ce qui est du traitement médicamenteux, il convient de s’adresser avant le départ à son médecin traitant ou à un centre hospitalier spécialisé dans la médecine des voyages. Le traitement devra être poursuivi après le retour en France, pour une durée variable selon le produit utilisé.
Pendant votre séjour, et durant les deux mois qui suivent votre retour, en cas de fièvre, un avis médical doit être pris rapidement, pour mettre en œuvre dès que possible un traitement antipaludique éventuel.
Chikungunya – dengue
La transmission du chikungunya ou de la dengue est possible. Il n’existe actuellement pas de traitement préventif pour ces maladies. La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (cf. ci-après). En cas de fièvre, un avis médical doit être pris rapidement.
Mesures générales de prévention pour se protéger des moustiques :
- Porter des vêtements couvrants, amples, légers, de couleur claire et imprégnés de traitement textile insecticide (efficace deux mois et résistant au lavage) ;
- Utiliser des produits répulsifs cutanés : fiches du Ministère de la Santé et de l’Institut Pasteur ;
- Protéger son logement (moustiquaires, diffuseurs électriques, serpentins, climatisation, etc.) ;
- Détruire les sites potentiels de reproduction des moustiques (récipients d’eau stagnante comme les soucoupes sous les pots de fleurs, les gouttières, les pneus, etc.).
• Méningite
La saison épidémique s’étend de novembre à juin. Les voyageurs sont invités à s’informer sur leur statut vaccinal avant tout déplacement dans les régions Est, Adamaoua, Nord, Extrême-Nord. Il convient d’éviter de se rendre dans cette zone avec de jeunes enfants.
L’infection à méningocoque peut se présenter sous la forme d’une méningite (fièvre avec maux de tête, vomissements) ou d’une septicémie avec apparition de taches cutanées (purpura). Dès suspicion, il convient de consulter un médecin en urgence pour la mise en route d’une antibiothérapie en urgence. Il est donc vivement recommandé de consulter un médecin préalablement à un voyage, pour faire une évaluation sur la nécessité de vaccination. La vaccination par le vaccin tétravalent est vivement recommandée. Le vaccin bivalent (A + C) n’est pas suffisant car il n’est pas efficace contre certaines méningites à méningocoques (W135). Pour plus d’informations, consultez le lien sur la vaccination.
• Poliomyélite
Le Cameroun a rapporté plusieurs cas de poliomyélite. Les autorités ont annoncé, pour éviter sa propagation, la mise en place, dans les aéroports, de mesures de contrôle et de vaccinations pour les personnes non à jour. L’Organisation mondiale de la Santé recommande :
• aux voyageurs souhaitant se rendre au Cameroun : de disposer d’un certificat de vaccination contre la poliomyélite datant de moins de 12 mois (à inscrire sur un certificat de vaccinations internationales) ;
• aux voyageurs ou résidents présents au Cameroun depuis plus de 4 semaines (et n’ayant pas été vaccinés dans les 12 derniers mois) : de bénéficier d’un rappel vaccinal contre la poliomyélite.
• Grippe aviaire
Les autorités camerounaises font état d’une épizootie de grippe aviaire (H5N1) dans plusieurs régions du pays. Cette maladie est potentiellement transmissible à l’homme par contact direct ou indirect avec des oiseaux contaminés vivants ou morts. Aucun cas de transmission à l’homme n’a pour l’instant été déclaré. La vente de volailles a été interdite dans plusieurs départements des régions Centre (chef-lieu : Yaoundé), Sud (chef-lieu : Ebolowa) et Ouest (chef-lieu : Bafoussam).
De manière générale, sur l’ensemble du territoire camerounais, il est recommandé de :
- éviter tout contact avec les oiseaux et les volailles vivantes ou mortes non cuites, et plus généralement avec les animaux sauvages et d’élevage (notamment les volailles et porcs). Éviter notamment les zones d’élevages, les marchés aux animaux et les zoos. Éviter également le contact avec leurs déjections ;
- se laver les mains régulièrement avec de l’eau savonneuse ou avec des solutions de lavage hydro-alcooliques ;
- éviter la consommation de produits alimentaires crus ou peu cuits, en particulier pour la viande et les œufs.
En cas de contact avec des animaux malades, notamment des oiseaux ou des volailles, consulter rapidement un médecin. En cas de symptômes compatibles, notamment fièvre, toux ou courbatures, consulter également rapidement un médecin.
Pour toute information complémentaire, vous pouvez consulter le site Internet de Santé publique France ou le site Internet de l’Institut Pasteur.
• Fièvre typhoïde
La fièvre typhoïde est une maladie bactérienne liée aux salmonelles. Les symptômes associent notamment une forte fièvre et des troubles digestifs, et imposent une consultation médicale urgente car des complications graves sont possibles. La prévention repose sur la vaccination – qui est recommandée – et sur les précautions liées à l’hygiène alimentaire.
• Infection par le virus HIV – MST
Concernant les maladies sexuellement transmissibles, il est recommandé de prendre toutes les précautions d’usage en la matière et d’éviter les comportements à risque.
• Rougeole
Une épidémie de rougeole sévit dans l’Extrême-Nord, le Nord, l’Adamaoua à N’Gaoundéré, et à Bangue dans le Littoral. Il est recommandé aux voyageurs de vérifier leur statut vaccinal avant tout déplacement.
Pour plus d’informations : l’information rougeole du Ministère de la Santé et la fiche rougeole des Conseils aux voyageurs.
• Variole du singe
La variole dite du singe est une maladie virale d’origine animale (rongeurs et primates notamment) présente principalement en Afrique centrale et occidentale. La transmission à l’homme est très rare mais possible par voie cutanée, respiratoire ou par les muqueuses. Elle implique des contacts très étroits avec des matériaux ou des animaux infectés. Les symptômes chez l’homme associent un syndrome pseudo-grippal avec des symptômes dermatologiques variés (papules, vésicules). Toute suspicion d’infection par ce virus nécessite une consultation médicale urgente afin de confirmer le diagnostic et de respecter les mesures d’isolement préconisées par les autorités sanitaires. La prévention de la transmission de cette maladie repose sur le respect des recommandations suivantes :
- éviter tout contact avec des animaux ou du matériel potentiellement infectés ;
- se laver régulièrement et soigneusement les mains avec du savon ou des solutions hydro-alcooliques ;
Plus d’informations sur le site des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies du Département américain de la Santé et des Services sociaux (en anglais)
MESURES D’HYGIÈNE ALIMENTAIRE
Régulièrement des épidémies de choléra sévissent dans plusieurs villes du Cameroun, notamment Douala. Pour les voyageurs, une hygiène alimentaire stricte et une propreté de base sont, en règle générale, suffisantes pour éviter une contamination.
Prévention de la diarrhée du voyageur et du choléra :
- se laver les mains régulièrement avec des solutions de lavage hydro-alcooliques, surtout avant et après les repas ou le passage aux toilettes ;
- veiller à la qualité des aliments ;
- éviter la consommation de produits alimentaires (poisson, viande, volaille, lait) crus ou peu cuits ;
- peler les fruits ou légumes ou bien les laver (à l’eau saine) ;
- éviter les crudités, coquillages, plats réchauffés et buffets froids ;
- ne boire que de l’eau ou des boissons encapsulées ou de l’eau rendue potable (filtration, ébullition ou à défaut produit désinfectant) ;
- éviter les glaçons et glaces, ainsi que la consommation de jus de fruits frais, de légumes crus et de fruits non pelés. Ne consommer le lait que pasteurisé ou bouilli ;
- respecter les règles d’hygiène de base et nettoyer avec attention les cuisines, salles de bain et WC.
QUELQUES RÈGLES SIMPLES
• Éviter les baignades dans les eaux stagnantes (risque d’infection parasitaire) ;
• éviter de marcher pieds nus sur le sable et les sols humides ;
• se tenir à distance des cadavres d’animaux, des animaux et de leurs déjections ;
• ne pas approcher les animaux errants et les chiens (risque de morsure et de rage) ; ne caressez pas les animaux que vous rencontrez ;
• veiller à sa sécurité routière (port de la ceinture de sécurité en automobile ou du casque à moto) ;
• ne jamais consommer de médicaments achetés dans la rue.
Pour de plus amples renseignements, consultez les sites Internet suivants :
• Institut Pasteur
• Santé publique France
• Organisation mondiale de la Santé
Numéros utiles :
• Cameroun Sanitaire Assistance à Douala : +237 2 33 42 14 14 / +237 2 33 42 15 15 / +237 2 33 42 37 48
• Centre Pasteur de Garoua : +237 2 22 27 22 22
• A Yaoundé, centre médico-social : +237 2 22 23 01 39