pourquoi La Castagniccia devrait être votre prochaine étape
Cette région montagneuse du nord-est de l’île de Beauté est réputée pour ses forêts de châtaigniers, ses villages perchés et son patrimoine baroque. Plongée dans la «Corse de l’intérieur».
Des forêts de châtaigniers à perte de vue, des sources d’eau inépuisables et des villages reculés qui résument l’image d’Épinal de la Corse : patrimoine et traditions. La Castagniccia -dérivé du mot corse «castagnu, qui désigne le châtaignier — offre un tout autre tourisme par rapport aux sites ultra-connus de l’île de beauté. Cette micro-région, située sur la côte orientale de la Corse, à 20 kilomètres a sud de Bastia, inclut un total de 29 villages dont La Porta, sa capitale historique, 42 si l’on compte la Casinca voisine. «C’est un territoire de caractère où l’on prend le temps de s’arrêter, de découvrir et surtout, de savourer, vante Michèle Antomarchi vice-présidente de la communauté de communes Castagniccia-Casinca, en charge du tourisme. Les villages préservés conduisent naturellement à faire une pause, respirer et savourer l’instant.»
Sentiers ombragés au milieu d’une forêt de châtaigniers, de sources claires avec vue sur la mer. Chapelles romanes et églises baroques chargées d’histoire pour plonger en immersion dans la Castagniccia d’antan. Autant d’ingrédients pour découvrir une région qui fut pendant longtemps la plus peuplée de l’île : «Nos producteurs, commerçants et habitants sont les visages de cet art de vivre, ajoute Michele Antomarchi. Il faut échanger, goûter, partager un moment autour d’un café, d’une assiette généreuse ou d’un produit issu du terroir, pour prendre le pouls de ce territoire.»
Villages et terroirs
Campana situé au pied du San Petrone(1767 m) et son authentique lavoir, Castellare di Casinca village de fondation médiévale, Penta di Casinca, terre d’histoire et de tradition classée «Site Pittoresque du département de la Corse», véritable nid d’aigle, perché à 400 m d’altitude. Ou encore, Pie d’Orezza célèbre pour sa vue panoramique sur la vallée d’Orezza et sur le San Petrone, va ravir les amateurs de paysages et de randonnées.
Et pour se restaurer, la Castagniccia propose les classiques de Corse à la sauce locale : ne pas manquer les canistrelli au petit matin dans un village perché, pulenda (pain corse), figatellu et fromage de brebis au fil des rencontres, miels du maquis, vins confidentiels et liqueurs de myrte pour sublimer les papilles.
Source d’Orezza
Photo presse.
Impossible aussi de faire sans la châtaigne, autrefois nourriture de base. La farine de châtaigne est aujourd’hui un produit noble et naturel qui entre dans la préparation de nombreuses spécialités culinaires, notamment le Gâteau de Castagniccia. La dégustation de l’eau minérale gazeuse d’Orezza a ici un autre goût : la source se trouve dans la région, au lieu-dit Acqua acitosa, au nord-ouest du village de Rapaggio.
La Costa Verde, micro-région qui jouxte la Castagniccia, possède aussi de nombreux édifices parfaitement conservés, ainsi qu’un musée ethnographique sur la vie traditionnelle des anciens qui se trouve dans le village de Cervione (Musée Anto Dumenicu Monti). Non loin de là, le couvent d’Alesani, lieu emblématique de l’histoire de Corse puisque Théodore de Neuhoff y fut couronné Roi en 1736, vaut le détour.
Le San Petrone, sommet le plus élevé du territoire est également un passage incontournable. Un parcours de 6 km pour 5 h à 6 h de marche offre un panorama inoubliable.
Sentiers pédestres
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En parallèle de ce voyage immersif, la micro-région regorge de sentiers pédestres qui serpentent à travers un patrimoine bâti historique et culturel de premier ordre. Entre art religieux et constructions plus sobres comme les moulins, fours et fontaines qui témoignent d’une grande activité artisanale et agricole.
«Il y a un potentiel extraordinaire en Castagniccia qui n’est malheureusement pas exploité», regrette Xavier Santucci, guide conférencier et accompagnateur en montagne installé dans la micro-région. Celui qui propose des sorties hebdomadaires pour tous, espère séduire un public plus large à l’avenir. «Il y a des églises baroques, maisons typiques, séchoirs à châtaignes, chapelles romanes mais aussi multitude de couvents à visiter. Il y a beaucoup plus de choses à montrer qu’en Sardaigne, mais nous n’arrivons pas encore à le mettre en valeur.»