souffrez-vous du «Wanderlost», l’angoisse lorsque vous planifiez un voyage ?


PSYCHO – Trouver les bonnes adresses, comparer les meilleurs tarifs… Préparer ses vacances peut devenir une source d’angoisse, jusqu’au point d’y renoncer. Comment y remédier ?

C’est l’une des résolutions qui revient le plus souvent en début d’année : voyager davantage. Selon une récente étude de Skyscanner, 54% des Français planifient leurs séjours en janvier. Pourtant, cette aspiration est tempérée par un mal-être grandissant : le «Wanderlost». Ce terme anglophone, mélange de «wander» (s’égarer) et «lost» (se perdre) désigne la sensation d’être dépassé par la complexité de l’organisation d’un voyage.

L’étude, menée auprès de 1000 Français ayant voyagé pour leurs loisirs au cours des trois dernières années et envisageant un prochain départ, révèle que 79% expriment un fort désir d’évasion, mais 82% se sentent freinés par la difficulté de la planification. Choix des activités, contraintes budgétaires, surcharge d’informations… Dans un monde où l’offre touristique n’a jamais été aussi vaste, il devient parfois difficile de s’y retrouver.

Le budget, le frein principal 

Si Alina, 24 ans, rêvait d’Italie ou de Grèce pour 2024, elle a dû revoir ses ambitions. «J’espère pouvoir partir à l’étranger cette fois-ci, mais l’année dernière, j’ai vite déchanté en voyant les prix et j’ai finalement opté pour des week-ends en France», confie la jeune Francilienne, contrainte par son salaire d’apprentie en alternance. L’étude de Skyscanner confirme que la question financière est la première barrière aux réservations. Près d’un Français sur deux (47 %) estime que les coûts élevés compliquent la prise de décision. 

«Avec l’augmentation des prix, on en vient à se demander si la destination vaut vraiment la peine d’investir autant», analyse Célia Charpentier, psychologue spécialisée en santé mentale. L’angoisse du choix imparfait (76%) et l’hyper-réflexion (82 %) viennent s’ajouter à cette appréhension. «À cause des réseaux sociaux, qui véhiculent des images de voyages idéales, il y a une pression implicite à organiser un séjour parfait. Beaucoup veulent prouver que leurs expériences sont à la hauteur des attentes de leur entourage», poursuit la spécialiste.

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«Les vacances sont faites pour se reposer»

Mélissa, 33 ans, redoute toujours le moment de planifier un voyage. «Entre la recherche d’activités, d’hôtels, de restaurants, d’itinéraires et la comparaison des prix, cela prend un temps fou», énumère cette employée de communication originaire de Bordeaux. Même son de cloche chez Marco, attiré depuis toujours par les paysages de la Nouvelle-Zélande. «Je n’ai jamais sauté le pas, il y a trop de détails à gérer, c’est loin, c’est cher… Déjà que le travail est stressant, les vacances sont faites pour se reposer», confie l’ingénieur de 45 ans, résident à Paris.

Milford Sound, l’un des paysages les plus célèbres de Nouvelle-Zélande, au lever du soleil.
Colin & Linda McKie / stock.adobe.com

Si les congés deviennent une source d’anxiété, «c’est un signal qu’il faut apprendre à relâcher la pression», prévient Célia Charpentier. Parmi les facteurs aggravants, la charge mentale pesant sur la personne s’occupant de l’organisation est en haut de la liste. «Il est important de répartir les responsabilités et d’apprendre à déléguer les tâches», recommande-t-elle. Ainsi, lorsqu’on prévoit des escapades à plusieurs, il est préférable que l’un s’occupe du logement, un autre des transports, et un dernier des activités, par exemple. Autre conseil : ne pas idéaliser une destination et accepter une part d’improvisation. «On ne peut pas toujours tout contrôler» rappelle la psychologue.

Quelles alternatives pour combattre ce stress ?

L’une des solutions les plus simples reste de passer par une agence spécialisée qui prend en charge toute l’organisation. Mais d’autres options émergent, comme l’application Grazie Gigi, qui propose des carnets d’adresses gratuits pour sept destinations italiennes, de Rome à Venise. «L’utilisateur renseigne ses centres d’intérêt – sport, culture, etc.– et l’algorithme sélectionne des suggestions adaptées», détaille Claire Genty, fondatrice de la plateforme recensant 2000 établissements testés par des équipes sur places. Travaillant depuis 12 ans dans l’organisation de voyages d’affaires, elle a constaté une demande croissante pour des recommandations personnalisées.

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D’autres misent sur une planification méthodique. Depuis six mois, Clarisse prépare son week-end d’anniversaire au Maroc. «J’ai failli tout abandonner car je craignais que mes 15 amis se démotivent ou ne me remboursent pas entièrement», raconte cette Parisienne qui s’apprête à fêter ses 25 ans. Pour élaborer le séjour, elle a regroupé toutes les informations sur un document partagé. «J’ai aussi écrit régulièrement sur notre groupe WhatsApp pour vérifier que tout était en ordre», complète-t-elle. Elle est désormais plus sereine. C’est selon elle aussi – et avant tout – car elle a choisi de partir avec des amis de confiance. Mais c’est un autre sujet !


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