Vigilance canicule : attention à l’hydrocution !
Alors qu’un dôme de chaleur arrive en France dès ce week-end, «Voies navigables de France» met en garde contre les dangers de la baignade dans les fleuves, canaux et rivières.
«Un soleil de plomb, une belle journée de vacances, un groupe d’amis heureux de se retrouver après de longues semaines de confinement, et cette eau fraîche qui tend les bras… La tentation est grande de piquer une tête ! Mais attention : danger !», prévient sur son site la préfecture des Hauts-de-France. Car un dôme de chaleur est annoncé dès ce week-end du 19 août en France. Et son risque corollaire : le choc thermique. «Le risque d’hydrocution est élevé à cause des variations importantes de température entre l’air et l’eau», met en garde Voies navigables de France, dans un communiqué publié vendredi.
Concrètement, la victime d’une hydrocution fait un malaise au risque de se laisser couler. Les Sauveteurs en mer expliquent bien le mécanisme sur leur site. «Elle survient suite à un brusque changement de température : lorsqu’il est chaud (à cause du soleil, de la température extérieure élevée ou d’un exercice physique), le corps humain va laisser se dilater les vaisseaux sanguins situés sous la peau, afin d’évacuer une partie de la chaleur corporelle. Le rythme cardiaque augmente également afin d’accélérer ce refroidissement. la victime d’une hydrocution perd connaissance et peut se noyer».
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Conseils pour éviter le choc thermique
Pour éviter le choc thermique, les Sauveteurs en mer donnent plusieurs conseils, applicables aux rivières, fleuves et canaux : entrer progressivement dans l’eau. Ne pas jeter quelqu’un à l’eau. Se mouiller la nuque, le ventre, la tête ou les bras avec de l’eau froide. Et porter une combinaison pour les pratiques des sports nautiques même s’il fait chaud.
De son côté, «Voies navigables de France (VNF) tient à rappeler que les canaux et rivières de son réseau ne sont pas faits pour la baignade, hors espaces aménagés», souligne l’établissement public dans son communiqué. «Nos cours d’eau ne sont pas un milieu naturel car ils comportent des ouvrages, des installations de navigation. La baignade est interdite à proximité des écluses et des barrages en raison de son extrême danger. Et elle n’est autorisée qu’au cas par cas en rivière» », insiste Thierry Guimbaud, directeur général de l’organisme responsable de 6700 kilomètres de canaux et rivières (sur un total de 8 500 km), 1595 écluses, 494 barrages, 63 souterrains ou tunnels et 74 ponts canaux. Une mise au point essentielle face à une réglementation confuse.
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«Coule pas ton été !»
En effet, «la nage est libre dans un étang ou une rivière, sans restriction», écrit la juriste Mathilde Hardy, dans Le Figaro. Le code de la santé publique, auquel elle se réfère pour définir l’eau de baignade et ce que dit la loi, laisse songeur. Limites et interdictions relèvent du pouvoir de police du maire pour un motif de sécurité ou de salubrité publique. La signalétique existe aux abords des zones concernées. Est-elle assez visible ? Les contrevenants s’exposent à une amende, qui n’empêche pas les accidents. Surtout des jeunes qui jouent les trompe-la-mort en sautant depuis des ponts. Parmi les 140 noyés accidentels dénombrés en 2021 par Santé publique France sur ces voies d’eau, les 12-25 ans sont les plus touchés. Le slogan de la campagne de VNF lancé cette année-là a d’ailleurs été pensé en priorité pour eux : «Coule pas ton été !».
Outre les risques d’hydrocution, «La dangerosité de certains comportements est trop souvent méconnue et conduit à des drames», pointe encore VNF qui cite «Les sauts depuis les ponts, le risque maximum d’une chute mortelle», car «dans l’eau trouble des canaux et rivières, à l’endroit où sont construits les ponts, se cachent des ouvrages qui, en cas de saut, peuvent se révéler mortels : blocs de béton, pieux métalliques, amoncellement de roches.»
Pour que chacun puisse profiter sereinement des berges et du domaine fluvial, VNF propose des lieux de baignade autorisés et d’activités nautiques sur son site.