comment Koh Lanta est sortie de l’anonymat
DÉCRYPTAGE. En 2001, l’archipel thaïlandais de Mu Ko Lanta, situé au sud-ouest de la Thaïlande dans la province de Krabi, a accueilli la première saison de Koh-Lanta, donnant son nom au célèbre jeu télévisé. Depuis, l’émission dont la finale est diffusée ce soir, attire curieux et aventuriers.
Épreuves, stratégie, survie… Chaque mardi soir, Koh-Lanta, l’émission d’aventure animée par Denis Brogniart sur TF1 depuis plus de vingt ans, est le rendez-vous incontournable de millions de téléspectateurs. Adaptée du format suédois «Expedition Robinson», l’émission met en scène des candidats livrés à eux-mêmes en pleine nature, d’abord confrontée aux épreuves et parfois à la faim, avec pour objectif de décrocher les 100.000 euros.
De la Polynésie au Vietnam, jusqu’aux Philippines où se tient cette 27e saison, l’émission livre sa grande finale ce soir. Le succès ne se dément pas, elle figure parmi les trois programmes préférés des Français, selon un sondage du magazine Diverto. Et pour le pays d’accueil, c’est une formidable vitrine. «Koh-Lanta est évocateur d’exotisme», éclaire Julien Magne, directeur général d’Adventure Line Productions. Chaque année, «l’émission entraîne un regain d’intérêt pour la Thaïlande», analyse Vincent Moreau, directeur de l’agence francophone Odasie. Et pour cause, c’est au Pays du sourire que tout a commencé. Plus qu’un décor de tournage, ce site s’étend sur les îles de Ko Rok Nok et Ko Rok Nai, au sein du parc national de Mu Ko Lanta, dans la province de Krabi.
L’île au fort capital sympathie
Accessible en environ 11 heures d’avions depuis Paris, Marseille ou même Carcassonne, avec une escale via Ryanair ou Oman Air, «la Thaïlande figure dans nos tops recherches», contextualise Guillaume Rostand, porte-parole du comparateur de voyage Liligo. Parmi les quelque 500 îles du pays, c’est dans la province de Krabi que TF1 a posé ses caméras pour la toute première saison des «Aventuriers de Koh-Lanta», avec Hubert Auriol à la présentation. Diffusée le 4 août 2001, l’émission a été tournée dans le parc national de Mu Ko Lanta, notamment sur l’archipel de Ko Rok, un site qui conserve encore aujourd’hui une forte empreinte liée au programme.
L’île accueille 250.000 visiteurs en haute saison de novembre à avril, et bénéficie «d’un fort capital sympathie» et «suscite la curiosité». «Les voyageurs francophones associent spontanément le nom de l’île à celui de l’émission», observe Vincent Moreau, directeur de l’agence Odasie. Située à moins de trois heures de route des aéroports régionaux de Trang et de Krabi, elle est reconnue pour offrir un contraste à mille lieues de Bangkok et de Phuket. Elle est d’ailleurs référencée sur Evaneos, la plateforme qui connecte voyageurs et agences locales pour des voyages sur mesure. «Nous essayons d’envoyer nos voyageurs dans des coins moins fréquentés».
Nuits en hamac, feux de camp, pêche au harpon… les expériences proposées s’inspirent des épreuves de survie. Pour les plus intrépides, il est possible de s’initier à ces activités, même si ces aventures «restent peu fréquentes», lance Vincent Moreau. À l’inverse, les cours de cuisine, les treks en jungle et les marchés de nuit sont plus fréquents et permettent de découvrir la vie locale.
«Une atmosphère locale authentique»
«Nous faisons découvrir aux téléspectateurs des endroits incroyables que les gens ne connaîtraient pas sans l’émission», insiste Julien Magne (Adventure Line Productions). Sur la plage de Kantiang Bay, à l’extrémité sud-ouest de l’île, le totem emblématique de «Koh-Lanta Thaïlande» se dresse fièrement, comme un gardien de cette aventure célèbre. Une fresque murale rend également hommage à la première saison en affichant les noms des candidats. Ce clin d’œil enchante les passionnés et inscrit durablement l’émission dans le décor.
Malgré cet attrait médiatique, l’île à majorité musulmane conserve une atmosphère paisible. Elle attire familles et backpackers, mais aussi «les voyageurs cherchant un rythme plus lent et une atmosphère locale authentique». «Elle est plus connue pour son ambiance paisible, plutôt que pour les feux de camp», évalue le directeur d’Odasie.
Si la diffusion du jeu d’aventure suscite un regain d’intérêt pour la Thaïlande, «cela ne se traduit pas par un pic massif de fréquentation sur l’île elle-même», tempère Vincent Moreau. Le succès est plus franc pour d’autres destinations comme les Philippines. «Les recherches d’hébergement ont augmenté de 20 % après le tournage d’une saison», affirme Julien Magne. Avec Koh-Lanta, l’évasion franchit toutes les frontières, même derrière un écran.
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