une pétition lancée après la mort violente d’un jeune chien à l’aéroport


Brookie, jeune samoyède de 11 mois, a été écrasée par les tapis roulants à l’aéroport de Calvi-Sainte Catherine. Inconsolables, ses propriétaires en appellent à la responsabilité des autorités aéroportuaires et des compagnies aériennes.

C’était un lundi de retour au bercail, après un agréable week-end de Pâques en famille en Corse. Les choses ont hélas tourné au drame pour cette famille originaire du Loiret. Leur chienne de 11 mois, Brookie, qui voyageait avec eux, est morte, écrasée par un tapis roulant à l’aéroport de Calvi-Sainte-Catherine. «On en a perdu le sommeil» confie au Figaro le père de la propriétaire du chien, elle-même étant trop éprouvée pour prendre la parole.

Et de raconter comment un agent aéroportuaire est venu leur signaler, au beau milieu du hall de l’aéroport et devant ses petits-enfants de 6 et 12 ans, qu’il y avait «un petit souci» avec leur animal. Le déroulé des faits reste flou, mais sa fille et lui, emmenés à l’écart, comprennent que Brookie s’est retrouvée coincée entre deux tapis roulants alors qu’elle était encore dans sa cage. La chienne rend son dernier soupir quelques instants plus tard. «On lui a fait un bisou juste avant de la mettre dans sa cage et un quart d’heure après, on nous apprend qu’elle est morte écrasée. C’est d’une violence inouïe», raconte le chef d’entreprise, qui parle d’une «boule de poils adorable, d’un bébé». Mais ce qui l’a le plus choqué reste l’après.

Un «incident»

«Je voulais prendre des photos mais on nous a pressés de monter dans l’avion, pour ne pas qu’il soit en retard». À l’atterrissage à Paris, des agents d’Air France les attendent à la sortie de l’avion et offrent des bonbons aux enfants. Ils disent vouloir discuter de l’«incident». «Je leur ai dit que le bon terme pour un être vivant, c’était ’accident’. Du début à la fin, mon chien a été traité comme une valise.» 

Puisque d’accident il s’agit, comment a-t-il pu advenir ? Aucune explication n’a pour l’heure été fournie à la famille, qui déplore de n’avoir été contacté ni par Air France ni par l’aéroport depuis le début de la semaine. Le billet d’avion de Brookie – 125 euros selon les tarifs en vigueur – ne leur aurait pas non plus été remboursé. «Je sais déjà quelles vont être leurs explications : défaillance technique. Mais pour moi, ça ne peut être qu’une défaillance humaine, d’autant que j’ai appris que l’aéroport de Calvi fonctionnait en effectif réduit pour le lundi de Pâques», avance le propriétaire. 

5000 signatures

Pour que cette triste histoire ne reste pas lettre morte, la famille a lancé une pétition demandant «Justice pour Brookie» et appelant à un «transport animalier digne et sécurisé dans les avions». La famille a aussi fait appel à un avocat. «Ce que l’on veut, ce sont des excuses. Je suis chef d’entreprise, je décroche mon téléphone chaque jour pour m’excuser auprès de clients. C’est trop demander ?».

Le sujet du traitement des animaux domestiques dans l’avion et à l’aéroport revient régulièrement dans le débat public. Sonia Aguado a fondé en 2021 «Fly Together», une communauté qui regroupe quelque 40.000 usagers d’Instagram pour fédérer les témoignages et alerter sur ces différents cas. «J’ai reçu des centaines de messages évoquant des affaires similaires, mais la plupart du temps, elles sont passées sous silence, parce que les familles sont trop éprouvées ou que les avocats leur conseillent de se taire. Alors je salue le courage de la famille de Brookie, qui prend la parole.» Pour elle, le principal problème que révèle cette triste histoire est celui de la sous-traitance et de la multiplication des acteurs dans les aéroports, qui se rejettent la faute les uns sur les autres en cas de problème. «Mais pour moi, de toute manière, un être sensible n’a rien à faire en soute. La soute, c’est pour les valises. Il devrait y avoir un vrai compartiment dédié en cabine.»

Le site de 30 Millions d’Amis évoquait en 2019 plusieurs chats perdus, dont l’un jamais retrouvé, un chat tué par la chute de sa caisse ou encore un bouledogue – une race connue pour très mal supporter l’avion – mort en vol. Selon le site Slate, qui cite le département du Transport des États-Unis, sur la seule année 2018, vingt-quatre animaux sont morts à bord d’un avion de ligne outre-Atlantique. En novembre 2024, l’histoire d’Amalka, jeune chienne échappée de la soute d’un avion à Paris Charles-de-Gaulle avait une issue plus heureuse, après 9 jours de recherche. Contactés, Air France et l’aéroport de Calvi n’ont pour l’instant pas donné suite.

Voir aussi :  Voyage dans le temps - 26 - e-penser





Source link

Vous aimerez aussi...