comment le département va mettre en relief ses atouts touristiques
La Savoie se dote de son propre comité départemental du Tourisme. «Explore Savoie» naît sur les cendres de «Savoie-Mont-Blanc». Affranchi de la Haute-Savoie, il entend faire rayonner le territoire au-delà de ses aspects les plus connus.
Après le divorce, la vie en solo. La Savoie a officiellement lancé cette fin de semaine à Aix-les-Bains la marque «Explore Savoie», nom de son nouveau Comité départemental du tourisme (CDT). Il prend le relais de l’agence Savoie-Mont-Blanc (SMB), douloureusement liquidée à l’automne dernier, après avoir assuré pendant 18 ans la promotion de la Savoie et de la Haute-Savoie, aux visées devenues irréconciliables.
Vincent Rolland, député (LR) de Savoie, préside l’entité qui se structure depuis janvier, après que le voisin a lancé son propre CDT en confisquant l’appellation «Mont-Blanc», ultra-connue en France et dans le monde. «69% des Français connaissent la Savoie et comprennent ce qu’elle représente», évacue Michaël Ruysschaert, directeur général d’«Explore Savoie», qui avait dirigé SMB trois ans durant.
6 millions d’euros de budget
«La Savoie est connue, l’enjeu est de la montrer sous toutes ses facettes et toutes ses initiatives, notamment pour les défis d’avenir comme le changement climatique», projette Hervé Gaymard, président (LR) du Conseil départemental, financeur du CDT. Pour cette «année 1», le budget de 6 millions d’euros équivaut à celui dont disposait feu Savoie-Mont-Blanc, pour une vingtaine de collaborateurs permanents recrutés ces derniers mois. Soit deux à trois fois moins qu’au temps de SMB.
L’enveloppe budgétaire est fléchée par Vincent Rolland : «Cette marque incarne à la fois la fidélité à ce que sont nos territoires de montagne, et notre ambition de faire de notre département une référence dans l’excellence touristique, et une terre d’innovation», a-t-il énoncé devant 300 professionnels représentant les communes et destinations du département, «France Montagnes» (promoteur des massifs français), ou Auvergne-Rhône-Alpes Tourisme.
Edgar Grospiron, président du comité d’organisation des JO d’hiver 2030 dans les Alpes, a fait un passage sur scène pour rappeler l’impact que pourrait avoir la compétition à tous les niveaux (infrastructures, hébergement, transport…) dans le département qui accueillera les épreuves reines du ski. «Nous devons embarquer tout le monde», clame-t-il.
Anna Ivanova
«Éviter les doublons»
L’empilement d’intervenants en matière de tourisme n’échappe à personne. «L’enjeu c’est de jouer collectif et d’éviter les doublons et redondances avec l’action des autres acteurs, rassure Michaël Ruysschaert. Nous ne démarcherons pas, par exemple, les marchés étrangers matures comme la Grande Bretagne ou la Belgique. Nous visons plutôt à limiter l’érosion de la fréquentation par les Français ou réactiver les marchés à moins de deux heures de vol.» «L’Allemagne par exemple compte 17% de skieurs, des vététistes… nous pouvons développer notre notoriété sur ce marché pour l’été comme l’hiver», illustre Marion Lacour, directrice générale adjointe d’Explore Savoie.
Les enjeux sont à la hauteur du poids du tourisme dans le département : « 50% du PIB dont 70% en Tarentaise», rappelle Michaël Ruysschaert. La montagne et le ski bien sûr avec 58 stations, mais aussi deux grands lacs (Aix-les-Bains et Aiguebelette), quatre villes thermales, des parcs naturels ou, encore, le musée Opinel de Saint-Jean-de-Maurienne induisent un total de 31 000 emplois directs. Explore Savoie va pourtant directement basculer en mode hiver. «Faute de temps», selon son directeur général, le nouveau comité fait l’impasse sur la promotion de la montagne cet été. Il se concentre directement sur la lucrative période des vacances à la neige.
