L’Yonne, patrimoine et gastronomie à une heure de Paris
Les Parisiens souvent l’ignorent, mais c’est elle qui coule à Paris et non la Seine, selon les règles de l’hydrographie que rappellent nos confrères du quotidien local L’Yonne républicaine, dans un article éclairant, «Rivière ou fleuve : pourquoi l’Yonne a été détrônée par la Seine».
Depuis Paris on y va en 1 h 30 par la route, 1 h 05 en TGV jusqu’à la gare de Montbard où l’on descend pour aller découvrir le château de Maulnes, le seul pentagonal de France, à Cruzy-le-Châtel. La plupart des touristes connaissent surtout le canal de Bourgogne sur lequel ils naviguent au départ de Joigny. Mais dans les méandres de l’histoire, l’Yonne recèle bien d’autres trésors.
Une jolie balade : le village médiéval de Noyers-sur-Serein
Le week-end ou la journée pourrait commencer comme ça : une jolie balade dans les ruelles pavées et bordées de maisons à pans de bois du village médiéval de Noyers-sur-Serein. C’est l’un des cent plus beaux villages de France. Une petite commune de 500 habitants où les métiers d’art se transmettent à travers des artisans, potier, enlumineuse, maroquinier, brocanteur, mais aussi des galeries et le Musée des arts naïfs et populaires fondé en 1876.
Le village est enserré entre une petite rivière, le Serein et une colline, sur laquelle trônait autrefois un château. Détruit sur ordre d’Henri IV, ses ruines sont sauvegardées par une association, Le Patrimoine oublié, qui multiplie les animations. Ainsi du « Gargouillosium », étonnante rencontre de tailleurs de pierre sculptant en un week-end une gargouille, dont la 19e édition doit avoir lieu du 24 au 26 juillet.
On accède au site à pied par un chemin boisé de près de 250 marches. Un conseil : suivre la Serpentine, sentier de découverte à la fois historique, environnemental et artistique. Accès possible par la route, en suivant la signalétique dans le village
Une affaire de goût : la gougère
C’est une spécialité gastronomique dont la notoriété dépasse de loin les frontières du département. Un incontournable des apéritifs qui se servait, jadis, « en dessert des déjeuners dominicaux bourgeois » en Bourgogne, lit-on sur le site de la Guilde des goûteurs de gougère. Celle-ci s’est donné pour mission de promouvoir ce petit chou au fromage, qui serait né à Flogny-la- Chapelle (15 minutes de Tonnerre), il y a plus de deux siècles.
« Son succès provient certainement de l’association rare de deux caractéristiques : elle est festive par sa technicité qui lui donne une apparence séductrice. Et elle est à la portée de tous, car elle n’est faite que d’ingrédients qui se trouvent tous les jours dans toutes les maisons : de l’eau, de la farine, du beurre, des œufs et du fromage à pâte cuite », explique-t-on à la Guilde. La prochaine fête de dégustation de la gougère est prévue le 13 septembre.
Un coup de cœur : la fosse Dionne de Tonnerre
Au cœur de la petite cité de caractère de Tonnerre, à 140 mètres d’altitude, c’est une source aux 50 nuances de bleu, qui fascine depuis des siècles: la fosse Dionne. La deuxième plus longue percée hydrogéologique de France. Une source à l’écosystème unique et à la flore abondante. Le cadre est somptueux et insolite à la fois. Un immense bassin dominé par les habitations et doublé d’un lavoir circulaire suivant la ligne des toits de tuiles.
On s’interroge sur la provenance de son eau au débit contenu. Une source de légendes, dont celle du serpent basilic, dont on racontait naguère qu’il vivait dans les profondeurs. Malgré des investigations spéléologiques, elle reste encore aujourd’hui bien mystérieuse.
Une bonne table pour le déjeuner : le Bistrot des grands crus, à Chablis
À Chablis, le Bistrot des grands crus (8, rue Jules-Rathier, tél. : 03 86 42 19 41) propose une belle cuisine de terroir, gourmande et approvisionnée par les producteurs locaux. Compter 22 € le menu du jour. En outre, Chablis abrite aussi l’un des plus beaux marchés bourguignons du département, le dimanche matin.