ils ont rencontré l’amour en voyage

Une histoire d’amour de rêve. De celles qu’on ne voit qu’à l’écran. Monter dans un avion, se retrouver assis à côté d’un séduisant passager… et tomber amoureuse. C’est précisément ce qu’a vécu Soni lorsqu’elle revenait d’un week-end à Londres. «J’étais stressée par des problèmes familiaux. Mon voisin de siège a senti que je n’allais pas bien et a engagé la conversation pour me détendre», raconte aujourd’hui la vendeuse de prêt-à-porter franco-britannique de 25 ans. Sept ans plus tard, ils sont mariés.

Comme d’autres aventuriers, Soni a trouvé son âme sœur alors qu’elle était en vacances. Ouvrir son cœur serait-il plus simple lorsqu’on se trouve à des kilomètres de chez soi ? Explications.

«J’ai foncé vers l’aventure»

Lorsque Émilie débarque à Hong Kong en août 2015, elle ne pense qu’à une chose : explorer la région en solo pour oublier la rupture difficile qu’elle vient de vivre. «Quelques jours avant de rentrer, sur la plage, un homme m’a abordée. On a commencé à discuter et il m’a proposé de me faire découvrir la ville», se remémore la Parisienne de 35 ans. «Je ne pense pas que j’aurais accepté si ça s’était passé en France, j’aurais réfléchi. Mais j’étais à l’autre bout du monde et j’ai foncé vers l’aventure sans barrières», poursuit-elle. La suite de l’histoire lui a donné raison : ils sont tombés amoureux, ont alterné les allers-retours entre l’Asie et l’Europe, se sont mariés et ont fini par s’installer en France avec leur fille de deux ans aujourd’hui.

Sara ne s’attendait pas non plus à rencontrer son compagnon actuel dans un restaurant au Pérou, lors d’un séjour entre amis. «J’ai trouvé le serveur très beau, alors j’ai osé flirter un peu avec lui», raconte la Francilienne de 21 ans. Il n’en fallait pas plus pour que Joachim, originaire de ce pays d’Amérique du Sud, lui demande son compte Instagram afin de rester en contact. Huit mois après, leur relation à distance fonctionne toujours et Joachim s’est même installé en Espagne pour être plus proche d’elle. «En vacances, j’ai l’impression qu’on est plus détendu et que c’est plus simple de séduire», estime cette étudiante en psychologie.

Moins de pression, plus de chaleur

Ces histoires n’étonnent pas Aurore Malet, docteure en neurosciences et sexologue. «En vacances, on s’affranchit du quotidien, du travail, du stress. On est plus détendu, et ça facilite les rencontres ou les amourettes», analyse-t-elle. Moins accaparés par les préoccupations du quotidien, on se laisserait donc plus facilement séduire.

Mais un autre facteur joue un rôle clé : le climat. «Beaucoup de voyageurs privilégient des destinations ensoleillées. La chaleur et les tenues légères, à la plage par exemple, stimulent les hormones du désir», souligne la spécialiste. L’aspect éphémère d’une aventure lointaine pousse également souvent à vivre l’instant présent sans retenue. «On se dit qu’il y a peu de conséquences, qu’on ne se reverra sans doute jamais… Ce sentiment d’urgence favorise les connexions rapides», décrypte Aurore Malet.

Ces effets ont inspiré l’agence de voyages CPOURNOUS, spécialisée dans les séjours pour célibataires. Depuis 20 ans, elle propose des expéditions en groupe d’une vingtaine de personnes, de deux à une quinzaine de jours. «On est une alternative aux applications de rencontre pour ceux qui adorent voyager», explique Cécile Hossaert, responsable marketing. Week-end à Deauville, visites des pyramides en Égypte… Plus de 220.000 aventuriers à la recherche de l’amour ont déjà tenté l’expérience. «À l’origine, on visait un public jeune, mais aujourd’hui, nos participants ont entre 45 et 70 ans», précise-t-elle, évoquant le temps nécessaire pour partir et le coût des séjours – entre 400 et 4000€.

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L’accent français, arme de séduction massive ?

Si certains Français parviennent à créer le coup de foudre en voyage, leur accent y serait pour quelque chose. Dans plusieurs pays, il est perçu comme irrésistible. D’après un sondage mené par l’application d’apprentissage de langues Babbel, l’accent français a été élu «le plus sexy du monde» deux années de suite, en 2016 et 2017. «Je parle bien anglais, mais je garde volontairement mon accent quand je vais à Los Angeles, parce que je sais que ça plaît», s’amuse Sylvie, 40 ans, qui se rend régulièrement aux États-Unis pour son travail dans l’audiovisuel.

Un atout dont profite Tatiana, souvent complimentée pour sa manière de s’exprimer en anglais. «On me dit souvent que c’est doux et mélodieux» confirme la chargée de communication de 25 ans, originaire de la capitale française, qui a vécu quelques amourettes à New York ou à Venise. Mais ses romances ne se dessinent pour le moment qu’à l’étranger. «Il ne m’arrive jamais rien de romantique à Paris, je n’ai pas l’impression de plaire ici», déplore celle qui rêve pourtant de vivre une histoire sérieuse dans la «ville de l’amour»… Peut-être lui suffirait-il de profiter davantage de l’instant présent ?

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