Les Saintes, idyllique petit archipel guadeloupéen


GUIDE – Situé au sud de la Guadeloupe, l’archipel est l’une des escales préférées des plaisanciers et une enchanteresse découverte pour les voyageurs. Ses deux îles principales, Terre-de-Haut et Terre-de-Bas, sont parmi les plus attachantes des Antilles françaises.

La plupart des touristes, venus en vedette de la côte guadeloupéenne toute proche, n’y passent qu’une journée ; mais c’est au moins quatre fois plus de temps qu’il faut consacrer à ces merveilleux reliefs escarpés surplombant l’une des plus belles baies du monde ! Car les Saintes possèdent tous les atouts insulaires : une mer turquoise où il n’est pas rare de croiser des dauphins, de belles plages abritées de cocotiers, une population accueillante à l’histoire singulière, de délicieux restaurants, des hébergements propices au farniente, et surtout un art de vivre au beau fixe, loin du tumulte moderne.

Poser le pied sur ce bout de terre est une expérience inoubliable, tant d’un point de vue sensoriel qu’émotionnel : même si les voitures électriques et les scooters circulent désormais sur les rares routes étroites, les marques des siècles passés sont partout, racontant la palpitante histoire des Caraïbes.

Terre-de-Haut la sauvage

Archipel des Saintes : L’Anse du Pain de Sucre. Eric Martin / Le Figaro Magazine

À commencer par le Fort Napoléon, planté comme un général au garde-à-vous une centaine de mètres au-dessus du débarcadère de Terre-de-Haut. Les visiteurs à peine descendus du bateau se hâtent de louer un deux-roues pour parcourir le kilomètre qui grimpe abruptement jusqu’à l’imposante construction défensive à la Vauban. De cette ancienne batterie érigée en 1777 et renforcée pendant le Second Empire, le panorama sur la baie des Saintes est somptueux ; on voit même la Basse-Terre et la Soufrière, Marie-Galante, la Dominique, et jusqu’à la Désirade. Des fossés protégeant les épais remparts surgissent de nonchalants iguanes, et le chemin de ronde regorge de cactus cierges, yuccas, euphorbes et frangipaniers. Cette position stratégique, tout comme celle du Fort Joséphine sur l’îlet à Cabrit, fut longtemps disputée par les Anglais aux colons bretons et normands débarqués ici au milieu du XVIIe siècle. Les 3000 descendants de ces aïeux pêcheurs chevronnés (la terre était trop aride pour cultiver la canne à sucre) surprennent avec leurs yeux bleus, leurs cheveux blonds, et leur parler créole unique.

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ArchIpel des Saintes : la plage de Pompierre. Eric Martin / Le Figaro Magazine

Pour prendre le pouls de cette île si particulière, il faut se promener dans les rues étroites du bourg, parmi les coquettes cases colorées arborant des luxuriants jardins, jusqu’à l’émouvante église en pierre volcanique. En marchant un petit quart d’heure, on atteint Marigot, fief des pêcheurs qui y construisent leurs fameuses saintoises, embarcations adaptées aux conditions de mer particulières du Canal des Saintes. Pour une après-midi de plage et de snorkeling, on n’a que l’embarras du choix : la plage de Pompierre (devenue plus sauvage depuis le cyclone Irma), l’anse à Cointe, l’anse Crawen (qui offre un beau panorama sur Terre-de-Bas), ou encore Petite-Anse sont idéales. On peut aussi faire de la voile, du kayak de mer, ou plonger dans les eaux translucides du Pain de Sucre (une miniature de celui de Rio) pour admirer de nombreuses espèces de poissons et de coraux dès 2 mètres de profondeur. De mars à mai, on peut même entendre les baleines chanter dans le canal des Saintes !

Terre-de-Bas la discrète

La plage de l’Anse Rodrigue. Eric Martin / Le Figaro Magazine

Si Terre-de-Haut est la plus fréquentée, Terre-de-Bas, avec ses 1000 habitants, est l’endroit rêvé pour une « robinsonnade » loin de sentiers battus : l’atmosphère y est d’une sérénité rare, et la diversité botanique offrent des paysages surprenants. Séparée de l’île voisine par un chenal d’un kilomètre, plus grande mais aussi plus vallonnée, on y trouve plusieurs sentiers de randonnée permettant de découvrir ses forêts de bois d’Inde – dont on fait localement une huile essentielle -, et ses criques tranquilles. Ici et là, des vestiges de son passé colonial rappellent que français et hollandais firent venir des esclaves au XVIIIe siècle pour travailler dans les habitations agricoles, ce qui explique le métissage plus important de la population.

Après 10 minutes de bateau, on débarque dans le petit port bordé d’une belle plage, où l’on peut louer un véhicule. En empruntant la route du Sud jusqu’au joli bourg de Petite-Anse, on atteint Grande-Baie, fréquentée par les pêcheurs : l’endroit est idéal pour le snorkeling. Le sentier de la Trace du Morne (1,7 km ; 45 minutes) qui va jusqu’à la route du Nord, permet d’admirer le fameux mapou, l’arbre sous lequel les anciens venaient palabrer. La préservée plage de l’Anse à Dos est accessible par une jolie route forestière qui descend à pic ; de là, la Trace des Falaises (6,8 km ; 3 heures) rejoint Grande-Anse, offrant un panorama exceptionnel sur Terre-de-Haut et jusqu’à la Dominique. Un autre voyage.

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Carnet d’adresses

Le bourg de Terre de Haut. Eric Martin / Le Figaro Magazine

OÙ DORMIR ?

L’hôtel Bois Joli est un confortable établissement familial « pieds dans l’eau » face au fameux Pain de Sucre, qui propose également des bungalows et une piscine donnant sur la plage. Chambre double à partir de 130 €.

Hôtel Bois Joli, route Du Bois Joli, Terre-de-Haut 97137, Guadeloupe. Tél. : 05 90 99 50 38.

Les Hauts de la Baie est une résidence de charme composé de 3 studios dans de belles cases créoles typiques en bois, confortables et agréablement décorées (à partir de 130 €/nuit).

Les Hauts de la Baie, route de la plage, Grande Anse, 97136, Guadeloupe. Tél. : +590 690 55 75 03.

LES BONNES TABLES

Le restaurant Au Bon Vivre. Eric Martin / Le Figaro Magazine

Au Bon Vivre, vieux murs en pierre de taille et mobilier en bois exotique offrent un décor intimiste où l’on déguste à la lumière des bougies ceviche de thazard à la papaye verte ou filet mignon de cochon de Guadeloupe en croûte de massalé.

Au Bon Vivre, 30 rue Jean Calot, Terre de haut, 97137, Guadeloupe. Tél. : +590 590 94 19 84.

Ti Kaz’La, avec sa terrasse ouverte sur la mer, est une autre adresse incontournable de l’île : copieux raviolis de langouste, tartare de thon rouge, carré d’agneau aux épices, ou soufflé chaud à la mangue en dessert.

Ti Kaz’la, 10 Rue Benoit Cassin, Terre-de-Haut, Guadeloupe. Tél. : +590 590 99 57 63.

Chez Eugénette est le restaurant le plus connu de Terre-de-Bas. Installé face à la plage, on y sert de succulents plats de poisson ou de fruits de mer, et des accras de morue parmi les meilleurs de Guadeloupe ! Langouste sur commande (tél. : 05 90 99 81 83, plage de Grande-Anse, Terre-de-Bas).

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OÙ BOIRE UN VERRE ?

Le Coconut’s Bar, aussi appelé Chez Cécile, est le QG des Saintois… On y prend vite ses habitudes, tant l’atmosphère y est inimitable (tél. : 06 90 71 19 39, 41 rue Benoît-Cassin, face au marché aux poissons, Terre-de-Haut).

Le Citrus Lounge Bar est le dernier-né des bars saintois. Excellents cocktails, ardoises de poisson fumé, rillettes de marlin et frites de patates douces (tél. : 06 90 34 40 15, 34 Rue Jean Calot, Terre-de-Haut).

QUE RAPPORTER ?

Les robes, les chemises et les paréos en batik (technique artisanale d’impression polychrome sur du coton ou de la soie), du beau linge en lin et de véritables panamas tissés main, chez Maogany (tél. : 05 90 99 50 12, 26 rue Jean Calot à Terre-de-Haut).

Les tourments d’amour (spécialité des Saintes), de délicieux gâteaux fourrés à la coco, la goyave, l’ananas ou la banane. Vous en trouverez auprès des vendeuses postées au débarcadère, mais aussi Chez Louisette (36 rue Théodore Samson, dans le bourg de Terre-de-Haut). Goûtez ses punchs cacahuète, maracuja ou citron !

COMMENT S’Y RENDRE ?

De Paris jusqu’à Pointe-à-Pitre, comptez environ 9 heures de vol. Terre-de-Haut est à 15 minutes de bateau environ au départ de Trois-Rivières (Avec CTM Deher, tél. : 05 90 92 06 39, qui dessert aussi Terre-de-Bas, tarif A/R – adulte/enfant 23 €/16 €), et à environ 2 heures depuis Saint-François en passant par Marie-Galante (avec La Comatrile, tél. : 05 90 91 02 45, tarif A/R – adulte/enfant à partir de 40 €/34 €).



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